La probabilité d’une récession aux États-Unis passe à 60 %, voici pourquoi selon Ubs.

Economie & Finance

La probabilité d’une récession aux États-Unis dans l’année augmente de 20 points de pourcentage pour atteindre 60 %. Pierre Lafourcade, économiste chez Ubs, suit les probabilités mensuelles de récession dans trois domaines : les données macroéconomiques, la courbe des taux du Trésor américain et les données relatives au crédit. “Notre indicateur global est simplement la moyenne des trois et s’établit actuellement à 60 % avec les dernières données disponibles, contre 40 % en juin”, a noté M. Lafourcade. Les figures 1 et 2 illustrent les probabilités globales.

La probabilité de se trouver dans une phase de ralentissement est historiquement très élevée : 94 % en juillet.

“Les données macroéconomiques de juillet confirment que nous sommes dans une phase de contraction : 94 % de probabilité”, poursuit M. Lafourcade, qui rappelle toutefois qu’historiquement, tous les ralentissements sévères ne débouchent pas sur une récession. Le graphique 2 montre que la probabilité de se trouver dans une phase de contraction est historiquement très élevée – 94% en juillet contre 35% en avril – mais dans le cas présent, l’équipe d’UBS US prévoit que la contraction ne se transformera pas en véritable récession.

La courbe des taux indique une probabilité de récession de 57 % en juillet, 71 % actuellement.

Les contributions des différentes composantes au cours des derniers mois sont mitigées : en juillet, les données relatives au marché du travail et aux ventes de logements ont poussé l’indicateur à la baisse, mais la production industrielle et les dépenses des ménages l’ont en fait soutenu. La courbe des taux (figures 8 et 9) indique également une probabilité de récession de 57 % en juillet et de 71 % actuellement. Une grande partie dépend bien sûr de la pente de la courbe des taux.

“Une grande partie de la courbe est maintenant inclinée vers le bas, comme c’est généralement le cas avant les récessions. Mais, par rapport aux récessions des années 90 et 2001 des figures 9 et 10, les pentes négatives sont moins profondes : le bleu est plus clair et elles s’étendent à des maturités plus longues”, a noté l’économiste d’Ubs, ajoutant que le signal de récession dans l’espace de crédit – 15% en juillet – est “toujours favorable”.

Au contraire, le signal de récession dans le crédit reste favorable

L’indicateur de récession de l’équipe de crédit d’Ubs est basé sur un certain nombre de mesures quantitatives, dont les prêts non performants. La figure 4 montre que ce signal est historiquement fort avant les récessions, mais qu’actuellement – à 15 % en juillet – il est encore assez favorable par rapport aux signaux des données macroéconomiques et des taux.

Essentiellement, la force de la croissance de l’ebitda d’une année sur l’autre qui se répercute sur les mesures globales de l’effet de levier et de la couverture et les niveaux extrêmement bas des prêts douteux le maintiennent à un niveau bas. ()