Gilles Moëc (Axa) : La Fed et la BCE réduiront leurs taux en juin

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En décembre, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a alimenté les prédictions déjà agressives du marché concernant le calendrier des premières baisses de taux. La semaine dernière, il a choisi d’adopter la position inverse et l’a fait de manière très efficace. Outre la référence explicite au fait que le FOMC n’envisage pas une première baisse des taux en mars, le point clé de Powell est la nécessité d’obtenir une confirmation supplémentaire du processus de désinflation en cours afin d’obtenir le niveau de confiance nécessaire pour initier les baisses. Bien que le président du FOMC ait clairement indiqué que la Fed ne visait pas un véritable déclin du marché du travail, une normalisation plus poussée dans ce domaine fait partie de son agenda. À cet égard, les chiffres robustes de l’emploi de vendredi dernier ont constitué un signal d’alarme qui ne peut être négligé. Les optimistes diront que si la résistance de l’économie américaine s’explique par un choc positif du côté de l’offre, qui pousse l’emploi et la productivité à la hausse, il est alors possible de maintenir une approche moins rigide des risques d’inflation. Toutefois, la même configuration est également compatible avec un taux d’intérêt d’équilibre plus élevé, puisque même les forts gains de productivité enregistrés jusqu’à présent n’ont pas pu compenser entièrement la dynamique actuelle des salaires.

Juin : réduction des deux côtés

Nous trouvons des similitudes avec les discussions qui ont eu lieu à la Fed à la fin des années 1990, lorsque le discours sur la nouvelle économie (basé à l’époque sur l’impact des nouvelles technologies de l’information) a convaincu Alan Greenspan d’aller doucement dans le sens d’un resserrement de la politique monétaire. Ces décisions ont probablement contribué à l’accumulation des déséquilibres avant la grande crise financière de 2008. Les risques sont différents aujourd’hui, mais garder ce fait à l’esprit devrait être une raison supplémentaire pour la Fed d’être prudente.

Dans la zone euro, en revanche, nous n’avons pas le luxe de discuter de la possibilité d’un choc positif du côté de l’offre à la lumière des dernières données du PIB. La semaine dernière, nous avons écrit qu’un “flux de données parfait” serait nécessaire avant que la BCE ne procède à une réduction des taux en avril. Le chiffre de l’inflation de janvier, avec des nouvelles potentiellement critiques sur le front des prix des services, n’est certainement pas à la hauteur. Tout cela est conforme à notre scénario de base, qui prévoit une première baisse en juin des deux côtés de l’Atlantique. ()

*économiste en chef du groupe Axa et responsable d’Axa Im Research