Gaz, Descalzi (Eni) : 2023 plus complexe, sans regazéifieur Piombino gros déficit

Economie & Finance

Alors que le gouvernement reste déterminé à affecter les ressources disponibles pour 2023, soit environ 21 milliards d’euros, à la lutte contre la crise énergétique, tout en favorisant les politiques de maîtrise de la consommation et d’économie d’énergie, comme l’a confirmé aujourd’hui, 8 novembre, le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, lors de l’audition devant les commissions spéciales de la Chambre et du Sénat sur la Note d’actualisation au Défenseur, Claudio Descalzi, administrateur délégué d’Eni, lance l’alerte sur le stockage en 2023.

“L’année prochaine sera plus complexe” sur le stockage du gaz car l’approvisionnement “n’est pas le seul point important” de la question, “nous avons besoin d’infrastructures et de stockage”. Si nous avons du gaz et que nous n’avons pas d’infrastructures, nous pourrions avoir des problèmes”, a prévenu le haut responsable lors d’un forum Ansa consacré à “l’urgence énergétique et aux perspectives de transition”, rappelant que pour remplacer le gaz russe, “7 milliards de mètres cubes seront acheminés par bateau”. Si nous ne pouvons pas l’absorber dans les regazéifieurs, ce gaz ira ailleurs. Là, nous aurons un gros déficit qui se traduira par des prix élevés”. Mais si le regazéifieur de Piombino arrive d’ici la fin avril, il n’y aura aucun problème.

Le rôle fondamental des deux regazéifieurs, Ravenna et Piombino

Il est donc fondamental, en vue de l’hiver, de disposer des deux regazéifieurs, celui de Ravenne et celui de Piombino, sur lesquels Gilberto Pichetto Fratin, ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, a garanti l’engagement du gouvernement également sur le caractère temporaire de trois ans “qui peut aussi être inférieur”. M. Descalzi a toutefois précisé qu’il ne voulait pas “parler de criticité”, en faisant référence à 2023, car, a-t-il expliqué, “nous sommes en avance, nous devons parler d’attention, de conscience du problème, de ce qu’il faut faire, et de rapidité dans la prise de décisions”.

En particulier, les mesures relatives aux crédits d’impôt en faveur des entreprises pour l’achat d’énergie et de gaz, la limitation des charges du système général des services publics d’électricité et de gaz, la réduction de 5% de la TVA sur la consommation de gaz et l’extension des concessions tarifaires pour la consommation d’électricité et de gaz en faveur des utilisateurs domestiques économiquement défavorisés doivent être renouvelées pour les premiers mois de 2023.

Fratin : avec les jours de pointe cet hiver, un dépassement est possible

Bien sûr, cet hiver, nous devons espérer qu’il n’y aura pas de jours de pointe extrêmes, car “nous pourrions nous retrouver dans une situation de débordement et, par conséquent, avec quelques difficultés”, a poursuivi M. Fratin. Concernant les forages pour extraire du gaz en Méditerranée, contestés par certains, “nous irons de toute façon de l’avant parce que c’est une nécessité pour le pays”, a également déclaré le ministre de l’Entreprise et du Made in Italy, Adolfo Urso, interviewé le matin par Radio Anch’io sur Rai Radio 1, précisant que toutes les conditions de respect de l’environnement seront prises en compte.

Le pouvoir d’or peut être exercé pour la raffinerie de Lukoil

Le décret ne suspend pas, bien sûr, toutes les autorisations nécessaires pour les concessions et l’extraction du gaz. En tout état de cause, il faut veiller à ce qu’il y ait deux regazéifieurs flottants, le premier d’ici avril, le second au cours du second semestre. L’un des deux regazéifieurs “doit de toute façon être réalisé dans la mer Tyrrhénienne Nord, et je crois qu’il peut l’être à Piombino, en agissant d’une manière différente du passé”, a précisé M. Urso. Quant à la raffinerie Lukoil de Priolo, qui à partir du 5 décembre devra faire face aux sanctions pétrolières russes, Urso a assuré qu'”elle sera approvisionnée en pétrole” même après cette date. Et dans tous les cas, “nous garantirons la continuité de la production”, rappelant qu'”il est possible d’exercer un pouvoir d’or”.

Légère hausse du prix du gaz en prévision du Conseil “Énergie” du 24 novembre

Plus généralement au niveau européen, le revirement de la Commission européenne, qui ne présentera pas de proposition sur le plafonnement du prix du gaz (+0,29% à 118,5 euros par Mwh aujourd’hui, 9 novembre), selon Tiziana Beghin, chef de délégation du Mouvement 5 étoiles au Parlement européen, “démontre l’incapacité à gérer une urgence qui touche tout le monde, sans exclusion”. Le flop probable du prochain Conseil Énergie prévu le 24 novembre pour Tiziana Beghin ramènera la balle au point de départ, au Conseil européen de décembre ” où des divisions incompréhensibles ressurgiront sous les yeux des citoyens “. La baisse temporaire des prix du gaz ne doit pas donner l’illusion que le problème n’existe plus”, a conclu Tiziana Beghin.

M. Descalzi a lui-même admis qu’il était “impossible” de faire cavalier seul sur le bouchon de gaz, car la péninsule ibérique, contrairement à l’Italie, “est pratiquement isolée de l’Europe en termes de connexions”. Tout le gaz que nous produisons serait attiré par “l’Europe du Nord” en raison de son prix inférieur. Il faudrait donc faire “quelque chose d’homogène pour tout le monde” en Europe : “un plafond et un fonds commun qui compense et peut être fait”. En fait, pour le PDG d’Eni, l’idée de le faire mûrit de plus en plus. Mais les temps sont ce qu’ils sont” car, conclut Descalzi, l’UE est “très diversifiée du point de vue énergétique et très diversifiée du point de vue de la dette/PIB”. ()