Gaz, accord historique entre Israël et le Liban : feu vert pour l’extraction à la frontière maritime

Economie & Finance

Le Président de la République libanaise, Michel Aounont signé le 27 octobre à Beyrouth un accord historique définissant la frontière maritime avec Israëlun pays formellement en conflit avec la Liban. Pendant ce temps, le Premier ministre israélien est également à Jérusalem, Yair Lapida signé le document. Les délégations conduites par des hauts fonctionnaires se sont ensuite rendues dans une base de l’UE. Nations Unies à la frontière entre les deux pays pour remettre officiellement les accords conclus sous médiation américaine. En préparation depuis une décennie, “cet accord crée de l’espoir, des opportunités et une stabilité économique des deux côtés” de la frontière. Ligne BleuLe médiateur en chef du département d’État américain, Amos Hochstein, a déclaré à Beyrouth.

Outre l’aspect diplomatique, la signature revêt un rôle stratégique pour le Vieux Continent : le document permettra à Israël de poursuivre rapidement son engagement en faveur de l’amélioration de l’environnement et de la sécurité. vendre du gaz à l’Union européenneà la recherche de nouvelles sources d’énergie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les sanctions qui ont suivi contre le Kremlin. En même temps, l’accord pourrait représenter une nouvelle source de revenus pour le Liban, qui est confronté à une situation économique très complexe entre une forte inflation et la pauvreté.

Les premières négociations remontent à 2010

Les premières négociations entre les deux pays sur les parcs de la Méditerranée orientale remontent à 2010. Puis, en 2013, l’intérêt pour la région s’est accru avec la découverte de la… Karish et plus tard celle de Qanaplus au nord. Les pourparlers sont devenus encore plus urgents en juin de cette année, après qu’Israël ait autorisé Energeanune société internationale active dans la production d’hydrocarbures, pour installer une plateforme d’extraction de gaz à Karish, dans la zone partiellement revendiquée par le Liban. En réponse Hezbollahun groupe militant et politique soutenu par l’Iran qui domine la politique libanaise, avait menacé de représailles si Israël commençait à extraire du gaz à Karish sans un véritable accord. La situation s’est encore aggravée en juillet, lorsqu’Israël a abattu trois drones du Hezbollah qui visaient le champ gazier. C’est ainsi que le 26 octobre, Energean a commencé à pomper du gaz à partir de Karish après qu’Israël ait donné son feu vert, devenant ainsi la troisième plateforme gazière offshore opérationnelle du pays.

En fait, avec l’accord signé le 27 octobre, Israël prend le contrôle de la zone de Karish, tandis que le Liban obtient le champ de Cana, dans lequel, cependant, Israël continuera à détenir une participation et recevra 17% des futurs bénéfices des ventes de gaz, par le biais d’un accord bilatéral avec l’Union européenne. TotalEnergiesl’exploitant de la zone.

Quel est le rôle diplomatique du document ?

“Ce n’est pas tous les jours qu’un pays ennemi reconnaît l’État d’Israël par un accord écrit, au vu de la communauté internationale”, a réaffirmé M. Lapid, selon qui ce document a une forte signification diplomatique. Mais Les responsables libanais ont nié que l’accord équivaut à une reconnaissance d’Israël.qui a occupé une partie du sud du Liban entre 1985 et 2000. Après tout, c’est depuis la fondation d’Israël en 1948 que les deux pays sont en état de guerre. Pour l’instant, bien qu’il n’y ait pas de frontière terrestre convenue, les deux gouvernements se sont engagés à respecter un cessez-le-feu le long de la ligne bleue, la frontière tracée par les Nations unies après le retrait des forces israéliennes du Sud-Liban en 2000. ()