Eni, bénéfice de 1,91 milliard d’euros au 3ème trimestre (-67%). Révision à la hausse des estimations de l’EBIT et des flux de trésorerie pour 2023

Economie & Finance

Eni clôture le T3 2023 avec un bénéfice net ajusté divisé par deux, mais supérieur aux attentes des analystes grâce aux performances de la division exploration et production (E&P). Le géant pétrolier dirigé par Claudio Descalzi a enregistré un bénéfice net ajusté de 1,818 Md€ au troisième trimestre, en baisse de 51% sur un an (6,66 Md€ sur les neuf premiers mois de l’année, -38%), “conditionné par l’affaiblissement des prix des hydrocarbures (Brent -14% sur un an, gas hub -83% sur un an), mais significativement atténué par l’amélioration de la performance industrielle”, peut-on lire dans le communiqué de presse du groupe. L’ebit ajusté trimestriel a également dépassé les attentes, à 3,01 milliards d’euros.

Alors que le bénéfice net a chuté de 67 % à 1,916 milliard (4,598 milliards sur les neuf premiers mois, -65 %). Quant à la production du trimestre, elle a augmenté de 4 % à 1,64 million de barils par jour. Les estimations des analystes publiées sur le site internet du géant pétrolier faisaient état d’un bénéfice net ajusté de 2,85 milliards, d’un bénéfice net ajusté de 1,63 milliard et d’une production de 1,63 million d’équivalents barils par jour pour la période juillet-septembre.

Toujours au troisième trimestre, le flux de trésorerie disponible organique était de 1,5 milliard après avoir financé des dépenses d’investissement de 1,9 milliard. Au cours des neuf premiers mois, le chiffre d’affaires s’est élevé à 12,9 milliards d’euros, en plus des dépenses d’investissement de 6,7 milliards, générant un cash-flow libre organique de 6,2 milliards. Enfin, la dette nette ex-Ifrs 16 au 30 septembre était de 8,7 milliards d’euros, en hausse de 1,7 milliard d’euros par rapport au 31 décembre 2022.

révision à la hausse des estimations de l’ebit et du cash flow pour 2023

En raison d’un prix du pétrole plus élevé (le Brent est maintenant attendu à 84 dollars le baril, contre 80 dollars estimés précédemment), Eni a revu à la hausse ses prévisions annuelles d’EBIT ajusté à 14 milliards d’euros, contre 12 milliards d’euros au semestre précédent, reflétant l’amélioration du scénario, mais aussi une meilleure estimation de la performance industrielle qui ajoute 2,6 milliards d’euros au résultat, + 0,6 milliard d’euros par rapport à la prévision précédente.

Dans le même temps, le cash flow est attendu à 16,5 milliards contre un objectif précédent compris entre 15,5 et 16 milliards. Au 30 septembre 2023, le groupe a atteint environ 80 pour cent des prévisions annuelles tant pour le bénéfice net ajusté que pour le flux de trésorerie. Des projections, a toutefois prévenu Eni, “exposées à la volatilité des prix des hydrocarbures”. La direction a en effet estimé un impact d’environ 130 millions sur le flux de trésorerie pour chaque variation d’un point du prix du Brent (sur une base annuelle). Les dépenses d’investissement devraient s’élever à 9 milliards d’euros, soit une baisse de 6 % par rapport aux prévisions précédentes, grâce aux mesures d’optimisation et d’efficacité en cours. Eni a également relevé ses prévisions pour Plenitude en 2023 en ce qui concerne l’ebitda ajusté pro forma, désormais attendu à 0,9 milliard d’EUR, contre 0,7 milliard d’EUR prévu précédemment.

Commentaire du CEO Descalzi

“Au troisième trimestre 2023, nous avons réalisé des progrès significatifs dans la mise en œuvre de notre stratégie de transformation et avons une fois de plus enregistré d’excellents résultats opérationnels et financiers. Dans E&amp ;P, nous accélérons nos projets de développement de la production de gaz de quote-part et de GNL, un levier essentiel pour garantir la fiabilité de l’approvisionnement énergétique et, dans le même temps, atteindre nos objectifs de décarbonisation “, commente le PDG Claudio Descalzi, citant l’extraordinaire découverte de Geng North-1, la plus importante de l’année jusqu’à présent à l’échelle de l’industrie, la quasi-finalisation de l’acquisition de Neptune et l’achat des actifs indonésiens de Chevron, qui ” nous placent dans une position favorable pour accéder à un énorme volume de ressources dans le bassin offshore de Kutei “.

En outre, moins de deux ans après sa découverte, le groupe a démarré la production du super gisement de Baleine au large de la Côte d’Ivoire, un projet capable de combiner les objectifs de sécurité énergétique, en garantissant les sources traditionnelles nécessaires, avec la décarbonisation des opérations, représentant le premier projet africain à émissions nettes nulles (scopes 1 et 2). GGP a également considérablement augmenté son portefeuille de GNL sous contrat avec trois nouveaux accords à long terme au Congo, au Qatar et en Indonésie pour un volume total de 6,5 milliards de m3 par an lorsqu’il sera pleinement opérationnel. Les secteurs de la transition énergétique se développent rapidement”, ajoute M. Descalzi. Enilive (Eni Sustainable Mobility) a conclu l’opération de coentreprise de la bioraffinerie de Chalmette aux États-Unis et évalue d’autres projets d’expansion internationale dans le domaine des biocarburants en tirant parti de ses technologies et de son expertise distinctives. Plenitude est sur le point d’atteindre les 3 GW de capacité renouvelable installée prévus d’ici la fin de l’année, ainsi que ses objectifs de rentabilité. La finalisation de l’acquisition de Novamont renforcera la transformation de Versalis en une entreprise de chimie verte. En outre, nous allons consolider notre portefeuille CSC, qui est l’un des meilleurs de l’industrie, grâce à l’attribution de la licence de stockage Hewett au Royaume-Uni et à d’importantes avancées techniques et réglementaires.

Eni accélère le rachat de ses actions

“Dans un environnement de marché encore très volatil, l’EBIT ajusté pro forma, y compris la part d’Eni dans les résultats de nos coentreprises et entreprises associées, a atteint 4 milliards d’euros grâce à la croissance séquentielle des résultats de l’E&P, du raffinage et de la vente au détail”, a souligné Descalzi. Le flux de trésorerie opérationnel de 3,4 milliards, a poursuivi le PDG, se traduit par un flux de trésorerie discrétionnaire et libre d’environ 1,5 milliard, une fois que les investissements organiques de 1,9 milliard ont été financés. “Tant le bénéfice d’exploitation que la génération de trésorerie se situent au sommet de la série historique des résultats trimestriels. Le flux de trésorerie discrétionnaire cumulé à ce jour d’environ 6,2 milliards dépasse largement la rémunération prévue pour les actionnaires en 2023, y compris les rachats d’actions, contribuant ainsi à l’amélioration de la flexibilité financière et des ratios de solidité du capital avec un ratio de levier stable à 0,15”, souligne le PDG.

En ce qui concerne l’avenir, “nous pensons que la nette amélioration des fondamentaux de l’entreprise et les progrès stratégiques soutiendront des rendements attrayants pour les actionnaires et, conformément à ces perspectives, nous révisons à la hausse nos prévisions annuelles d’EBIT et de flux de trésorerie d’exploitation, tout en augmentant le rythme du programme de rachat pour l’année en cours”, conclut M. Descalzi. En particulier, le rachat d’actions prévu pour un montant de 2,2 milliards d’euros, qui a débuté en mai, sera accéléré au cours des derniers mois de 2023 par rapport aux plans précédents. Au 20 octobre, 26,5 millions d’actions avaient été achetées pour un montant de 400 millions d’euros.

Le dividende trimestriel de 0,23 EUR sera payé le 22 novembre.

Hier, 26 octobre, le conseil d’administration d’Eni a notamment décidé de distribuer aux actionnaires la deuxième des quatre tranches du dividende 2023 de 0,23 €, sur un total annuel de 0,94 €, pour chaque action en circulation à la date de détachement du dividende du 20 novembre 2023, avec paiement le 22 novembre, conformément à la résolution adoptée lors de l’assemblée générale des actionnaires du 10 mai. À la Bourse italienne, le cours de l’action Eni, grâce à la révision à la hausse des prévisions pour 2023, a augmenté de 0,57 % pour atteindre 15,57 euros.

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