En Italie, le secteur de la restauration représente plus de 20 % du PIB. Mais des institutions sont nécessaires pour la valoriser

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Les trois dernières années ont été marquées par un changement radical du scénario macroéconomique, qui a placé le secteur de la restauration face à de nouveaux défis. Après avoir traversé avec difficulté la période dramatique de la pandémie, malgré les effets inflationnistes sur les coûts des matières premières et, par conséquent, sur les prix des consommateurs finaux, compromettant leur pouvoir d’achat, le secteur s’est avéré résistant et, dans l’ensemble, en bonne santé. Selon l’observatoire Aigrim-Deloitte présenté à l’automne dernier, l’Italie est le deuxième marché de la restauration en Europe avec une valeur de plus de 70 milliards d’euros en 2023. Les dépenses de consommation alimentaire hors foyer se sont améliorées au cours des derniers mois de l’année, confirmant leur résistance à l’environnement extérieur, contrairement à d’autres catégories de produits, et présentent une tendance de croissance prospective pour les cinq prochaines années.

Ces signes nous rendent confiants quant aux performances du secteur pour 2024, mais le véritable stimulant de la croissance dépend de notre capacité à élever le niveau de service actuel en satisfaisant un client de plus en plus attentif, conscient et exigeant. Pour relever ce défi, nous devons construire un pont solide entre les entreprises et les institutions, en favorisant un dialogue constructif qui place le bien-être du consommateur au centre des préoccupations.

Ajoutez une place à la table

C’est précisément pour cette raison qu’Aigrim (Association des grandes entreprises de restauration et des services multilocalisés), ainsi que la Fipe-Confcommercio, dont elle est membre, ont adhéré à “Ajouter une place à table – il y a un enfant en plus”, le projet lancé par le ministère des Entreprises et du Made in Italy, avec la participation du ministère de l’Agriculture, du ministère de la Santé, du ministère du Tourisme et du Département des politiques familiales de la Présidence du Conseil des ministres. Cette initiative a été créée dans le but de faciliter l’accès des familles à la restauration, en particulier des familles nombreuses, en limitant les prix des menus spécialement conçus, ou en appliquant des réductions spéciales, renforçant ainsi le rôle social de la restauration. Pour Aigrim, il s’agit d’un projet important, qui souligne l’engagement de ses membres à soutenir avant tout les consommateurs et, plus généralement, la relance économique du pays. C’est un exemple de la manière dont les synergies entre les institutions publiques et le secteur privé peuvent contribuer à développer des systèmes vertueux, au bénéfice des citoyens et de nos entreprises dans un secteur qui nous rend compétitifs au niveau mondial.

Comment valoriser le capital humain

Mais pour se concentrer sur le consommateur, il faut adopter un système tout aussi vertueux pour dénouer le nœud par lequel passe l’avenir de tout le secteur, à savoir la valorisation du capital humain. La forte rotation du personnel témoigne d’un secteur à la fois vivant et fragile, avec des répercussions directes sur les entreprises concernées. Pour Aigrim, le véritable changement de paradigme passe par des formations efficaces qui offrent aux personnes un parcours de croissance et de carrière clair et transparent dès le départ, changeant ainsi une approche purement temporaire ou “de passage” dans ce secteur, qui revêt au contraire une importance stratégique pour le pays. En fait, nous parlons d’une chaîne d’approvisionnement qui, incluse dans le marché plus large de l’alimentation et du tourisme, représente plus de 20 % de notre PIB.

Il est absolument nécessaire de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux afin d’offrir à notre personnel un cadre contractuel en phase avec son temps, qui soit d’une part durable pour les entreprises et d’autre part qui tienne compte des besoins personnels et d’une rémunération adéquate. Les entreprises peuvent faire beaucoup dans ce sens en adoptant des politiques de bien-être et de formation. Nous comptons sur un dialogue franc et constructif avec les syndicats pour offrir une opportunité de croissance et de développement à l’ensemble du secteur, qui joue un rôle fondamental dans l’avenir économique de notre pays. Nous avons besoin que tout le monde joue son rôle, y compris les institutions, qui ont un rôle clé dans la création d’un environnement favorable à la compétitivité et à l’innovation des grandes entreprises de restauration, afin que nous puissions identifier des solutions communes et promouvoir des politiques qui renforcent et protègent un secteur aussi important. ()

*président d’Aigrim