Des rumeurs d’offre publique d’achat sur Tim, le cours de l’action s’envole. Un pour cent change de mains. Pleins feux sur la décision de l’UE en matière de concentrations

Economie & Finance

L’action Tim s’envole à Piazza Affari sur les rumeurs d’une offre de rachat. L’action bondit de 6,92% à 6,19 euros, après avoir touché un plus haut de 0,1947 euro en intraday (0,1627 euro était le minimum historique), avec 109,5 millions de pièces changées de mains, soit 0,93% du capital, contre une moyenne journalière de 159 millions de pièces sur les 30 dernières séances. Qu’est-ce qui se passe ? Selon MF-Milano Finanza, compte tenu de la forte baisse du cours de l’action Tim’s (-47% depuis le début de l’année, le vendredi 14 octobre S&P Global a dégradé sa note de BB- à B+ avec une perspective négative), plusieurs fonds envisageraient l’acquisition du géant du tlc suivie d’un démantèlement.

Parmi les fonds intéressés par Tim Cvc, selon MF-Milano Finanza

Parmi les fonds intéressés, MF-Milano Finanza a cité Cvc, qui a fait en mars dernier une offre pour une participation de 49% dans Tim Enterprise, offre rejetée par Tim. Selon le journal, un tel scénario aurait été convenu avec le nouveau gouvernement et l’actionnaire français, Vivendi. Par ailleurs, le conseil d’administration de la Cdp, qui s’est réuni hier, 17 octobre, a approuvé, entre autres, la proposition de révision du calendrier du tracé du réseau unique. Il est prévu de présenter une offre non contraignante pour NetCo d’ici le 30 novembre et une offre contraignante d’ici la mi-janvier 2023. Le nouveau calendrier fixerait également au 28 février 2023 la date limite à partir de laquelle l’ensemble du contenu du protocole d’accord entre Cdp, Macquarie, Tim, Open Fibre et Kkr expirant le 31 octobre, dont la Cassa a précisément demandé la prolongation, expirerait. Le nœud reste le prix étant donné l’écart de valorisation entre l’intention de Cdp de faire une offre d’environ 15 milliards d’euros et le prix demandé par Vivendi de plus de 30 milliards d’euros. Une nouvelle réunion du conseil d’administration de Tim pour statuer sur cette affaire aurait déjà été fixée au 25 octobre.

La transaction la plus simple pour les analystes reste l’accord avec Cdp/Open Fiber sur le réseau unique.

Les rumeurs concernant une reprise de Tim ne sont pas nouvelles. Après l’intérêt de Kkr l’année dernière, le bureau de recherche d’Intesa Sanpaolo pense que tout scénario devrait être pleinement partagé avec le gouvernement. Pendant la campagne électorale, plusieurs sources ont rapporté que Fratelli d’Italia souhaitait que Cdp achète l’ensemble de Tim (et mette ensuite en œuvre un démantèlement de la société), et pas seulement le réseau. Toutefois, dans une interview accordée à l’agence Reuters, Giorgia Meloni a déclaré que son objectif pour Telecom Italia était “un réseau public non verticalement intégré et un opérateur privé opérant en libre concurrence”. Compte tenu de la formation du nouveau gouvernement, le report du calendrier du réseau unique n’est pas une surprise, même si l’ensemble du parcours reste fluide, à notre avis”, a conclu Intesa Sanpaolo. Il semble à Equita Sim que l’opération la plus simple, compte tenu de l’avancement des négociations et de la convergence des intérêts en jeu, reste la transaction avec Cdp/Open Fiber sur le réseau. En attendant des nouvelles, la Sim a confirmé sa note prudente de maintien et son objectif de cours à 0,39 € sur Tim, tandis que Banca Akros continue de parier sur le titre avec une note d’accumulation et un objectif de cours à 0,40 €.

Un arrêt clé de la Cour de justice de l’UE sur les fusions est attendu cette semaine

Il y a aussi ceux qui rappellent que ce jeudi 20 octobre, l’avocate générale à la Cour de justice de l’UE, Juliane Kokott, pourrait se prononcer sur la décision par laquelle, en 2016, l’antitrust de l’UE a bloqué la fusion britannique entre O2 (Telefonica) et H3G (groupe CK Hutchison). Si la décision de 2016 est rejetée (la décision finale de la Cour de justice de l’UE est attendue en 2023), il n’est pas exclu que le régulateur européen adopte une position plus souple sur les récentes opérations en cours d’approbation (par exemple, la fusion entre Masmovil et Orange en Espagne) ou sur les futures opérations de consolidation en Europe.

Un arrêt favorable de la Cour de justice des Communautés européennes pourrait changer la donne pour l’ensemble du secteur européen des télécommunications, a souligné Websim, en particulier si le régulateur antitrust de l’UE donnait le feu vert à des accords déjà annoncés sans mesures correctives importantes (telles que l’entrée de nouveaux acteurs), mais plutôt des concessions plus légères (telles que la cession de fréquences excédentaires ou des accords MVNO avec de petits opérateurs pour l’accès au réseau). Elle pourrait également s’avérer être un test important pour la consolidation sur d’autres marchés européens tels que l’Espagne (où la fusion entre Orange et MàsMovìl a déjà été annoncée), le Portugal (acquisition par Vodafone du quatrième opérateur Nowo) et l’Italie où Vodafone a récemment rejeté l’offre de 11,25 milliards d’euros d’Iliad pour les actifs de Vodafone Italia. Et qui sait quoi d’autre. ()