Bourse, l’inflation américaine ralentit plus que prévu en juillet, l’Europe accélère à la hausse

Economie & Finance

Les bourses européennes ont accéléré à la hausse (+1,11% le Dax, +0,56% le Cac40, +0,26% le Ftse100 et +0,76% à 22 659 points le Ftse Mib) comme Wall Street (+1,28% le Dow Jones et +1,68% le S&P500) avec un ralentissement de l’inflation américaine plus important que prévu en juillet. Le rendement du Trésor américain à 10 ans est tombé à 2,732 % et celui du BTP à 10 ans à 2,984 %, l’écart BTP/Bund augmentant légèrement à 210 points de base. Le pétrole brut américain, Wti, a atténué ses pertes (-0,81% à 89,77 dollars le baril) et l’euro est monté à 1,03189 contre le dollar (+1,01%).

L’inflation américaine a augmenté de 8,5 % en glissement annuel en juillet, moins que prévu

L’inflation aux États-Unis est restée inchangée sur une base mensuelle, après la hausse de 1,3 % enregistrée en juin, grâce à la baisse des prix des carburants (en raison de la guerre en Ukraine, ils avaient atteint une moyenne record de plus de 5 USD par gallon à la mi-juin), et a augmenté de 8,5 % en glissement annuel en juillet (+0,3 % en glissement mensuel et +8,9 % en glissement annuel était l’estimation du consensus). Ce dernier chiffre est encore en hausse, mais beaucoup plus faible que celui enregistré en juin, où l’augmentation était de 9,1%. Alors que l’indice de base des prix à la consommation, qui est étroitement surveillé par la Fed, a augmenté de 0,3 % en termes cycliques et de 5,9 % en glissement annuel, ce qui est inférieur aux attentes des économistes (+0,5 % en glissement mensuel et +6,1 % en glissement annuel le consensus).

Le sommet a probablement été dépassé

Plus précisément, les prix des produits alimentaires ont augmenté : +1,1%, soit une hausse supérieure à celle de 1% enregistrée en juin. En outre, le salaire hebdomadaire moyen a augmenté de 0,5 %. L’indice des prix reste toutefois fixé à un niveau record, le plus élevé depuis 40 ans, malgré une baisse des prix de l’énergie. “Les données d’inflation de juillet seront plus réconfortantes pour la Fed, en particulier la hausse plus faible que prévu de l’inflation de base”, a noté Michael Metcalfe, responsable de la stratégie macro chez State Street Global Markets, expliquant qu’elles ont été en partie influencées par une baisse notable des tarifs aériens, alors que la tendance de l’inflation liée à l’immobilier et aux soins de santé reste préoccupante. Néanmoins, “il s’agit d’une amélioration considérable par rapport aux données de juin et, si elle se répète en août, elle pourrait réduire la pression sur la réunion du FOMC de septembre”, a prédit M. Metcalfe. “L’inflation a probablement dépassé son pic”, ont ajouté les économistes de Commerzbank cités par l’agence de presse Mf-DowJones. Toutefois, “l’effondrement du prix de l’essence a joué un rôle décisif. La poursuite de la baisse du taux d’inflation devrait donc être lente”, souligne-t-on chez Commerzbank.

La probabilité d’une hausse des taux de 50 points de base par la Fed en septembre passe à 73 %.

Juste assez, cependant, pour réviser les attentes concernant les hausses de taux de la Fed. En effet, les contrats à terme sur les Fed Funds montrent que le marché attribue une probabilité de 73 % à une hausse des taux d’intérêt de 50 points de base par la banque centrale américaine en septembre, contre 75 points de base attendus avant la publication des données, ce qui représente une forte hausse par rapport aux 32 % d’il y a un jour. Le taux cible actuel de la Fed est de 2,25 à 2,5 pour cent. D’autres données seront sans doute nécessaires pour le confirmer.

“Pour l’instant, le scénario qui se dessine est celui d’une réduction progressive de l’inflation américaine vers des niveaux plus bas bien qu’encore historiquement élevés, car l’inflation est plus liée à la demande et donc plus sensible aux manœuvres de la Fed”, a indiqué Antonio Cesarano, Chief Global Strategist chez Intermonte, selon laquelle la baisse généralisée des matières premières reflète en soi la réduction en cours de la demande mondiale, qui se traduit à son tour par une éventuelle modération prospective de l’inflation américaine, qui a à la fois un effet de comparaison favorable et aussi une moindre dépendance à l’égard de facteurs géopolitiques comme l’Europe, grâce notamment au gaz russe.

Hypothèse d’une baisse des taux gouvernementaux avec une zone cible de 2% pour le Trésor à 10 ans confirmée

Pour la fin de l’année, donc, “l’hypothèse d’une baisse graduelle des taux gouvernementaux à long terme avec une zone cible de 2% pour le Trésor à 10 ans reste confirmée compte tenu de la plus grande probabilité attribuée à l’hypothèse d’une récession aux États-Unis en 2023 et par conséquent aussi d’une inversion de la Fed”, a poursuivi Cesarano. Pour les marchés d’actions, le scénario potentiellement récessif signalé par l’inversion de la courbe des taux “pourrait représenter un facteur de soutien potentiel pour les prix des actions entre la fin de 2022 et plus probablement au cours de 2023, compte tenu de l’évolution de la focalisation monothématique de la Fed sur l’inflation pour inclure également le thème de la croissance”, conclut l’expert d’Intermonte. M. Powell devra résumer tous ces facteurs lors du symposium qui se tiendra à Jackson Hole les 25 et 27 août.

Des indications pas si négatives aussi de l’inflation en Chine, en Allemagne et en Italie.

Avant le chiffre américain, d’autres indications, là encore pas si négatives, sont venues de Chine, d’Allemagne et d’Italie. En Allemagne, en effet, l’inflation a augmenté de 0,9 % en juillet en glissement mensuel, conformément aux attentes des économistes, tandis qu’en Chine, elle a atteint son plus haut niveau depuis deux ans en juillet : +2,7 % en glissement annuel, contre 2,5 % en juin. Un chiffre toutefois inférieur au consensus. Enfin, en Italie, en juillet, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4% en glissement mensuel et de 7,9% en glissement annuel (contre +8% le mois précédent). ()