Bourse, l’Europe perd son élan, pas les futures de Wall Street

L’enthousiasme des Bourses européennes (-0,08% le Dax, +0,02% le Cac40, -0,11% le Ftse100 et +0,43% à 22.799 points le Ftse Mib) est freiné, pas celui des futures américaines (+0,36% le Dow Jones et +0,30% le Ftse100). Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans est tombé à 2,77 % après que les données sur l’inflation américaine ont montré une hausse moins impulsive des prix à la consommation, qui sont ressortis sur une base mensuelle à 0 dans le chiffre global, tandis que sur une base annuelle, ils ont augmenté de 8,5 %, tous deux inférieurs au consensus, qui prévoyait une augmentation de 0,2 % et de 8,7 %. Le chiffre de base, c’est-à-dire excluant la composante alimentaire et énergétique, a vu les prix augmenter de 0,3% en glissement mensuel et de +5,9% en glissement annuel, ce qui est inférieur au consensus de +0,5% et +6,1%.

Focus sur la Fed et la BCE

“La raison en est la chute des prix des matières premières, notamment de l’essence, du fioul et du gaz naturel. Les coûts des véhicules neufs et des billets d’avion sont également en baisse. Les denrées alimentaires et les véhicules d’occasion restent en hausse. La première conséquence immédiate a été le redémarrage des marchés boursiers et, parallèlement, la chute généralisée du dollar, car les analystes et les investisseurs s’attendent désormais à une hausse de 50 points de base de la Fed en septembre prochain, alors que jusqu’au 10 août, les attentes, surtout après la Nfp, étaient d’une hausse de 75 points de base”, a souligné Saverio Berlinzani, analyste principal chez ActivTrades.

“Nous allons, très probablement, continuer comme cela pendant tout le mois en cours, avec des réactions différentes en fonction des données, mais des mouvements qui, à notre avis, ne seront pas substantiels, compris comme des changements dans la tendance actuelle. Dans l’ensemble, l’action des prix à laquelle nous avons assisté le 10 août s’inscrit dans la logique des corrections qui semblaient dues, au moins sur le billet vert, tandis que du côté des actions, nous signalons la montée et l’accumulation des cotations américaines, qui sont en train de violer les principales résistances sur la phase journalière et d’arriver aux sommets significatifs précédents, qui, une fois violés, changeraient la tendance, la ramenant vers le nord”, a noté Berlinzani.

Pour les autres banques centrales, il semble y avoir moins de doute, la BCE devant augmenter de 50 points de base et la BoE également. Sur le front des données macroéconomiques, il n’y a pas grand-chose à part les prix à la production et les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui sont certainement les chiffres les plus importants de la session américaine. Le 12 août, en revanche, on attend les données du PIB et de la balance commerciale du Royaume-Uni, ainsi que les agrégats compilés par l’Université du Michigan.

Le pétrole en hausse après 24 heures de volatilité

Une surprise positive sur l’inflation a été suivie d’une énorme accumulation de stocks signalée par l’EIA, puis de la production américaine la plus élevée depuis avril 2020. Pendant ce temps, le transit du pétrole par l’oléoduc Druzhba a repris après une brève pause qui a secoué les marchés. Le rapport mensuel de l’AIE sur le pétrole prévoit une croissance plus forte de la demande de pétrole en raison du passage du gaz au pétrole dans certains pays, en raison des prix. Le rapport prévoit maintenant que la demande de pétrole augmentera de 2,1 millions de barils par jour cette année, soit une augmentation de 380 000. Il a également indiqué que les exportations russes ont diminué de 115 000 bpj le mois dernier pour atteindre 7,4 millions, contre environ 8 millions au début de l’année.

L’effet net de tout cela est que les prix du pétrole ont fortement rebondi le 10 août et même maintenant. “Le WTI est repassé au-dessus des 90 dollars à 92,97 dollars le baril, mais cela pourrait changer s’il y a des progrès sur l’accord sur le nucléaire iranien”, a déclaré Craig Erlam, analyste principal chez Oanda. “Au cours du dernier mois, cependant, le prix du pétrole a trouvé un large soutien autour de 87-88 dollars, car la tension du marché continue de maintenir le prix très élevé.”

La crainte d’une pénurie de produits de base et de gaz augmente à nouveau

Le gaz a également augmenté, négocié sur le marché néerlandais TTF (Title Transfer Facility) : +1,99% à 209,6 euros par mégawattheure. La crainte entourant la raréfaction des matières premières est également alimentée par la baisse du niveau des eaux du Rhin due à la sécheresse, qui empêche la navigation sur certains tronçons, stoppant le passage des navires transportant des matières premières vers l’Allemagne. Quant à l’or, après avoir dépassé les 1 800 dollars, il a baissé, mais est resté juste au-dessus de ce niveau à 1 804 dollars l’once (-0,53%).

L’euro et le bitcoin bien achetés

L’euro est resté en hausse face au dollar à 1,03341 (+0,35%) et le bitcoin a très bien accueilli la nouvelle de l’inflation et continue de le faire, progressant de 6% à 24 494 dollars. “L’amélioration de l’appétit pour le risque est une musique aux oreilles de la communauté des crypto-monnaies, qui sera plus confiante que le pire est derrière elle qu’elle ne l’a été à aucun moment de l’année”, a déclaré Erlam. La question de savoir si cela signifie que nous pouvons nous attendre à des gains exceptionnels est une autre question. Aujourd’hui, le prix a touché un nouveau sommet de deux mois, mais je ne vois toujours pas la dynamique à laquelle je m’attendrais et que je souhaite. Bien sûr, les choses pourraient changer et une rupture de 25 000 dollars pourrait y conduire, mais il semble qu’il y ait encore une certaine appréhension qui pourrait freiner les choses à court terme.”

Tim, Iveco et Tenaris font monter Milan en puissance

La hausse de Piazza Affari a été soutenue par Tim (+1,46%), Iveco (+1,22%) sur la vague des bons comptes de Daimler Truck, Amplifon (+1,12%) et Tenaris (+1,48%). Les principales exceptions sont Pirelli (-1,15%), Italgas (-0,63%) et Leonardo (-0,71%). ()