Banque d’Italie : les entreprises sont plus pessimistes quant à l’avenir

Economie & Finance

Les entreprises italiennes d’au moins 50 salariés sont toujours un peu plus pessimistes en répondant aux questions de la Banque d’Italie sur les perspectives économiques par rapport aux trois mois précédents. Le climat d’incertitude politique, l’évolution des matières premières et de l’inflation, notamment énergétique, pèsent lourdement.

La situation générale se dégrade

L’écrasante majorité des entreprises interrogées (77,9%) estime que la situation économique du pays s’est détériorée au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, une part qui a augmenté de 14 points de pourcentage par rapport aux trois mois précédents. Les entreprises sont également devenues plus pessimistes quant à leurs conditions d’exploitation au cours des trois prochains mois : le solde négatif entre les prévisions d’amélioration et de détérioration est passé de 19,6 % à 49,2 %.

Les difficultés liées au coût de l’énergie ont pesé lourdement, touchant 31,2% d’entre eux (le pourcentage était de 17,7% dans l’enquête trois mois plus tôt). Le tableau est particulièrement défavorable pour les entreprises de construction, dont 73% ont connu des difficultés similaires ou plus importantes qu’au trimestre précédent (contre 68,1), contre 65,2 parmi celles de l’industrie au sens strict (contre 56,9) et 43,7 dans les services (contre 35,4). En revanche, la part des entreprises affectées par des problèmes d’approvisionnement en matières premières et en intrants intermédiaires est restée stable, à savoir 60% dans l’industrie et les services et environ 85% dans la construction. De plus, l’impulsion de la demande qui avait soutenu l’activité au cours des derniers trimestres s’est estompée et les attentes des entreprises ne prévoient pas de reprise dans les prochains mois.

Moins d’investissement prévu

Néanmoins, 21% des entreprises ont vu leurs conditions d’accès au crédit se dégrader, soit près de 10% de plus qu’au trimestre précédent. En conséquence, les conditions d’investissement ont été revues à la baisse, retrouvant le faible niveau de début 2020, lors de la première phase de la pandémie. En conséquence, les prévisions d’investissements fixes en 2022, tout en restant positives, ont légèrement baissé, notamment dans le Nord-Est et le Sud.

L’inflation durera

Les attentes des entreprises en matière d’inflation des prix à la consommation ont nettement augmenté, atteignant le niveau le plus élevé depuis le début de l’enquête en 1999. C’est-à-dire qu’ils ont dépassé 7,5 % à six mois (6,4 % dans l’enquête précédente), à 6,9 dans 12 mois (contre 5,6), à 5,7 dans deux ans (contre 4,8) et à 4,9 sur un horizon de trois à cinq ans (contre 4,3).

En conséquence, la hausse des prix de vente s’est renforcée, au point que les listes de prix ont été révisées par rapport à l’année précédente de 9,3 % dans l’industrie, de 3 % dans les services et de 6,8 % dans la construction. Cette dynamique devrait également se poursuivre au cours des 12 prochains mois, avec respectivement 6,1, 3,7 et 6,5 % dans les trois secteurs.

Plus encore au cours des trois prochains mois, en raison des coûts élevés de l’énergie, pas moins de deux tiers des entreprises prévoient d’augmenter leurs prix de vente de 26,5, 14,9 et 20,5 pour cent respectivement dans l’industrie au sens étroit, les services et la construction (contre 14,4, 9,8 et 14,4 lors de l’enquête précédente).

Des perspectives d’emploi positives

Pourtant, les perspectives d’emploi pour le quatrième trimestre restent globalement favorables. La part des entreprises au sens étroit de l’industrie et des services qui prévoient une augmentation du nombre de salariés était supérieure de 5,6 points de pourcentage à celle des entreprises qui prévoient une réduction, un écart plus faible que lors de l’enquête précédente (15,7). Les attentes sont plus favorables dans le secteur de la construction, où le solde a légèrement augmenté pour atteindre 11,7 points de pourcentage (10,8).

Signorini : un PIB positif en 2023

Mais surtout, les prévisions de croissance du PIB “ne devraient pas beaucoup changer pour cette année et l’évolution devrait rester positive en moyenne en 2023, car l’économie renoue avec la croissance au second semestre”. Ce sont les mots du président de l’Ivass et directeur général de Bankitalia, Luigi Federico Signorini, qui anticipent le contenu du bulletin d’octobre. ()