Aifi atterrit à New York. Les investisseurs américains aiment les fonds de capital-investissement italiens. Et les entreprises italiennes

Economie & Finance

La première conférence sur le capital-investissement, le capital-risque et la dette privée en Italie s’est tenue à New York le jeudi 29 septembre. Elle était organisée par l’AIFI, l’organisation italienne qui regroupe les opérateurs de ce secteur. Le président de l’AIFI, Ignazio Cipolletta, a ouvert les travaux par un tour d’horizon de l’Italie en période post-électorale et aux prises avec les effets de la pandémie et de l’invasion russe en Ukraine.

Perspectives à long terme

La clé de son discours, et de celui des autres intervenants tout au long de la journée, est la perspective à moyen et long terme des investissements en capital privé qui permet de surmonter les incertitudes et les difficultés à court terme. L’attrait du marché italien pour ces investisseurs, surprenant pour les non-initiés, est confirmé par certaines données. Outre certaines données positives de la conjoncture économique italienne, les données sur la forte croissance du marché des capitaux privés sont éloquentes : 16 milliards d’euros d’investissements l’année dernière, dont 13 milliards en provenance de l’étranger et dont 3,57 milliards provenant d’investisseurs institutionnels américains. Et au cours du premier semestre de cette année, la croissance a été de 139 % par rapport à la même période en 2021.

De plus en plus d’investissements américains en Italie

Deux conclusions importantes de la conférence, qui s’est tenue dans les locaux du magazine spécialisé Mergermarket : d’une part, l’attrait croissant du marché italien pour le monde du private equity, et d’autre part, la forte présence des investisseurs institutionnels américains dans les fonds spécialisés italiens. Tout ceci est en contraste apparent avec l’image du marché italien des actions, qui est aux prises avec un fort ralentissement des nouveaux placements et des nouveaux arrivants. La conférence, qui deviendra peut-être un événement annuel, a développé ses thèmes le long d’un parcours qui est passé de la macroéconomie – avec une présentation du représentant de Bankitalia à New York Carmine Porrello en plus de celle de Cipolletta et une ouverture par le consul italien Fabrizio di Michele – aux spécificités du secteur, ou plutôt des nombreux segments du secteur. Eugenio Morpurgo, PDG et associé fondateur de Fineurop Soditic, a parlé du rôle et des perspectives du capital privé sur le marché des M&A en Italie. M. Morpurgo a souligné le caractère cyclique du marché M&A et a indiqué que 20 % des 1000 transactions réalisées en Italie entre 2009 et 2020 comportaient une participation de capitaux privés.

M. Morpurgo a été suivi par le président-directeur général de Muzinich, George Muzinich, qui a présenté un aperçu global du secteur à la lumière de la phase économique incertaine dans le monde. Deux panels ont réuni des acteurs du secteur : l’un sur les opportunités du secteur avec la participation d’acteurs italiens tels que Matteo Zenari d’Intesa, Galeazzo Scarampi du Caire partenaire de Quadrivio, AVM Gestioni SGR partenaire Carlo Piccinini et le spécialiste du redressement et directeur général de illimity SGR Paola Tondelli, modéré par Giovanni Amodeo de ION Analytics. Elles ont été suivies d’un panel sur les perspectives du marché italien des sociétés en commandite animé par James Gerard, directeur général de Hycroft Advisors et bon connaisseur de l’Italie, et avec la participation de deux directeurs de groupes français présents en Italie et aux États-Unis, tels que Pierpaolo Casamento de Tikehau Capital et Kate Garvin d’Eurazeo. Gérard lui-même, en présentant son panel, a cité de nombreux fonds italiens qui comptent de grands investisseurs institutionnels parmi leurs investisseurs et certains qui ont enregistré une offre (en provenance des Etats-Unis) supérieure à l’objectif global du fonds. En d’autres termes, il a fait la lumière sur un segment des marchés financiers où l’Italie est considérée comme résolument attractive. (Reproduction réservée)