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Les marchés parient sur une baisse des taux au printemps, mais les banquiers de Francfort gardent les yeux rivés sur les salaires, qui augmentent en moyenne de 5 % par an dans la zone euro. Christine Lagarde l’a dit et Isabel Schnabel l’a répété : un assouplissement des taux pourrait déclencher une “reprise de l’inflation”. Beaucoup plus concrets, les propos du gouverneur Fabio Panetta qui, tout en mettant en garde contre le risque de voir la croissance des salaires nominaux relancer l’inflation, a reconnu qu'”une analyse plus approfondie des données atténue ces inquiétudes”. La pandémie et la guerre en Ukraine ont accéléré la transition du Vieux Continent vers une nouvelle ère, de nouvelles dynamiques émergent. Pour dessiner ce nouveau scénario, voici cinq thèmes d’investissement pour le moyen et le long terme.
Taux, ressources énergétiques et décarbonisation
1) La première est liée au retour des taux d’intérêt et des rendements à des niveaux positifs après de trop nombreuses années d’exception. Un changement décisif pour le secteur bancaire, complètement remanié depuis 2011 et surcapitalisé. Les normes en matière de crédit ont évolué de manière restrictive, les niveaux de npl sont faibles, les provisions sont élevées. La hausse des taux d’intérêt a dopé la rentabilité, on estime qu’un déplacement de la courbe des taux de 200 points de base génère une augmentation de 50 % des bénéfices sur les marges.
2) Les prix des ressources, en particulier ceux de l’énergie, seront plus élevés. Les investissements ont fortement diminué au cours de la dernière décennie ; la demande, tirée par la croissance des économies émergentes, est supérieure à l’offre ; les investissements dans le secteur minier sont insuffisants pour répondre aux besoins de la transition énergétique. Les valeurs énergétiques sont bon marché par rapport à leurs moyennes historiques, à la fois en termes absolus et en termes de multiples cours/bénéfices relatifs par rapport au Stoxx 600 Europe Oil & ; Gas. Les entreprises énergétiques de l’avenir sont des entreprises d’énergie renouvelable et à faible teneur en carbone.
3) La décarbonisation est une priorité pour l’Europe et les États-Unis, nous sommes à l’aube d’un super-cycle d’investissement en capital, qui est resté à des niveaux modestes pendant de nombreuses années. Les dépenses publiques sont en hausse, la loi américaine sur la réduction de l’inflation change les règles du jeu, l’UE devra ajuster ses plans et surtout changer le discours sur les vertus de l’austérité.
Mais aussi l’Asie et l’IA
4) Le développement de la classe moyenne asiatique est un phénomène lointain qui touche de près l’économie européenne. D’ici la fin de la décennie, l’Asie sera l’épicentre de la consommation mondiale, une évolution qui interpelle les entreprises européennes, leaders mondiaux de la production de biens haut de gamme.
5) La révolution numérique dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’internet des objets, de la 5G et de l’informatique en nuage est un phénomène résolument transformateur. Le Forum économique mondial estime que 65 % des enfants de l’école primaire occuperont des emplois qui n’existent pas encore. La technologie n’est pas seulement américaine, l’Europe a aussi des champions régionaux et la possibilité d’être compétitive au niveau mondial.
Une phase négative pour l’économie, mais pas de crainte
Depuis un certain temps, cependant, la fortune de l’économie réelle n’a pas suivi celle des marchés financiers. Ce décalage s’explique par des interventions sans précédent des banques centrales et, plus récemment, par des divergences dans les performances sectorielles. Les marchés européens ont réagi aux données sur l’inflation, à la baisse des rendements obligataires et aux prévisions de baisse des taux d’intérêt en 2024. La fin de l’année a été dynamique, tandis que le mois de janvier a été plus controversé ; la baisse de la première partie du mois a été suivie d’une reprise marquée, permettant à l’année de se terminer sur une note positive (+1,6 % Msci Europe). Les grandes tendances de 2023 restent en place et, surtout, la plus grande ouverture des entreprises européennes au commerce mondial a favorisé une diminution de leur dépendance à l’égard de l’économie domestique. Nous aurons affaire à une inflation plus volatile, d’un côté il y aura une pression à la baisse (baisse des coûts énergétiques) mais d’un autre côté, les investissements lourds dans la transition énergétique et la dynamique démographique pousseront les prix à la hausse.
La chanson d’Angelina Mango à Sanremo conseille de ne pas avoir peur de l’ennui, qui peut être une phase “vide” bienvenue entre des phases “pleines”. L’économie européenne traverse une phase de ralentissement négatif, mais pour les marchés boursiers européens, il est possible que 2024 soit une autre bonne année, compte tenu des valorisations de départ, de l’amélioration de la situation macroéconomique mondiale et du potentiel de hausse des estimations de bénéfices. La volatilité devrait rester élevée, “la cumbia de l’ennui” continuera de danser au rythme des tensions opposées entre les banquiers centraux qui se resserrent et les marchés qui parient sur un assouplissement prochain de la politique monétaire. ()
*spécialiste du marché Gam (Italie) Sgr
Christian Grolier est un rédacteur sport très passionné. Écrire à propos des sports qu‘il adore et partager ses informations avec les lecteurs lui procure une immense satisfaction. En dehors de son travail, il s‘adonne à de nombreuses activités sportives. Il fait de la randonnée, du vélo et de la natation. Il est également un grand fan de football. Christian a également un grand intérêt pour le tennis et les jeux vidéo sportifs.