Les actions des entreprises allemandes de services publics ont plongé à Francfort après que Gazprom a annoncé, vendredi 2 août, un nouvel arrêt des flux vers l’Europe, faisant exploser les prix du gaz. Au Ttf, les contrats à terme arrivant à échéance en octobre se négocient autour de 268 euros par mégawattheure, soit une hausse de 25 %. Nord Stream 1 était censé reprendre ses activités après une interruption de trois jours la semaine dernière pour de nouveaux travaux de maintenance. Mais une fuite d’huile dans l’une des turbines a changé les plans.
Même l’accord sur le GNL ne soutient pas le cours de l’action d’Uniper
“Aucune nouvelle date n’a été fixée. Uniper doit acheter un térawattheure par jour sur le marché, mais avec les nouveaux prix de Ttf, cela signifierait une perte d’environ 100 000 euros par jour”, commente le Credit Suisse. Le cours de l’action de la société basée à Düsseldorf chute de 10,9 %, à 5 euros, et occupe l’une des dernières places de la liste des valeurs moyennes allemandes.
L’accord avec Jera pour la fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Europe et aux États-Unis n’a pas non plus amélioré le sentiment des investisseurs. Le 5 septembre, les deux entreprises ont annoncé une collaboration pour produire de l’hydrogène et convertir cet élément en ammoniac propre. Elle sera ensuite fournie à Jera et Uniper pour accélérer la production de carburants neutres en carbone destinés aux États-Unis, à l’Europe, au Japon et au marché asiatique au sens large.
L’usine appartenant à Jera Americas et ConocoPhillips et située sur la côte du Golfe du Mexique aux États-Unis produira initialement 2 millions de tonnes d’ammoniac par an, avec la possibilité d’augmenter la production à 8 millions. Selon une note du fournisseur allemand, une étude d’ingénierie sera achevée d’ici la fin de l’année pour développer la première partie du projet, qui pourrait atteindre la phase commerciale avant 2030.
JP Morgan prévoit de nouvelles hausses du prix du gaz et reste sous-pondéré sur le secteur des services publics
D’autres entreprises allemandes du secteur sont également sous pression, Rwe (-3% à 37,8 euros) et E.On (-1,1% à 8,7 euros) figurant parmi les plus mauvaises valeurs à Francfort, tandis que Pne se retrouve en queue de l’indice des petites capitalisations, perdant 5,7% à 15,1 euros. Pour les experts de JP Morgan, les services publics européens sont “raisonnablement bien” protégés de la crise énergétique, mais la fermeture du gazoduc Nord Stream 1 pourrait augmenter les pertes de gaz de remplacement, les besoins de liquidités et les créances douteuses et rendre les plans d’urgence de plus en plus probables. “Cela aggrave encore l’équilibre entre l’offre et la demande”, explique le courtier, “et les prix de gros du gaz sont susceptibles d’augmenter encore, ce qui rend plus sévères les pertes liées à l’achat de gaz de remplacement.” Pour l’heure, la banque d’investissement a réitéré sa sous-pondération sur le secteur, soulignant que de nombreux pays européens ont déjà introduit des taxes sur les bénéfices supplémentaires qui affectent plusieurs entreprises du continent.
L’Allemagne déploie des plans d’urgence
Hier encore, le 4 août, l’Allemagne a dévoilé un plan de sauvetage destiné à protéger les entreprises pour un montant d’environ 65 milliards d’euros. Le document, élaboré après des semaines de discussions entre les trois partis de la coalition du chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, indique qu'”en raison de la hausse rapide des prix de l’énergie, une aide rapide et proportionnée aux citoyens et aux entreprises est nécessaire”. Selon Equita, les mesures d’urgence ne sont peut-être pas terminées et le pays pourrait mettre en place des réglementations sur les extra-profits comme dans le reste du continent.
Equita Sim calcule l’impact sur Erg
Analysant la situation d’Erg, le Sim explique comment “environ 20 % de la production totale de l’entreprise en Allemagne bénéficie aujourd’hui d’un raccordement aux prix du marché (feed in premium), pour près de 80 gigawattheures en 2022, avec un bénéfice d’environ 20 millions d’euros compte tenu d’une rentrée d’argent supplémentaire de 200 euros par mégawattheure depuis le début de l’année”. Selon les estimations des analystes de Sim, une imposition de 30% de ce rendement supplémentaire pourrait donc avoir un effet d’environ 6 millions d’euros, soit 1% de l’ebitda d’Erg. Toutefois, compte tenu du caractère plus stratégique des investissements dans les énergies renouvelables et de la tendance à la hausse des prix qui, au-delà de la taxation partielle, laisse encore une plus grande valeur aux actifs existants, Equita confirme sa note d’achat et son prix cible à 37 euros sur Erg. Sur la Piazza Affari, l’action Erg perd 5,6% à 29,1 euros. ()
Christian Grolier est un rédacteur sport très passionné. Écrire à propos des sports qu‘il adore et partager ses informations avec les lecteurs lui procure une immense satisfaction. En dehors de son travail, il s‘adonne à de nombreuses activités sportives. Il fait de la randonnée, du vélo et de la natation. Il est également un grand fan de football. Christian a également un grand intérêt pour le tennis et les jeux vidéo sportifs.