Bourse, les ventes au détail allemandes déçoivent. L’Europe attend le lourd | LA VIDÉO

Economie & Finance

Les bourses européennes sont attendues dans le rouge (-1,05% le future Eurostoxx50) dans le sillage de la quatrième session consécutive dans le rouge de Wall Street le 31 août. Les contrats à terme sur les marchés boursiers américains ne sont pas de bon augure (-0,45% sur le Dow Jones et -0,79% sur le S&P500). Le marché boursier américain continue d’écarter les propos du président de la Fed, Jerome Powell, vendredi dernier, sur la poursuite probable d’un resserrement des taux d’intérêt pour tenter de lutter contre l’inflation. Le rendement du Trésor américain à 10 ans a atteint son plus haut niveau en deux mois et demi, à 3,19 %, soit soixante points de base au-dessus de son niveau de début août. Celui du 2 ans, à 3,50 %, est à son plus haut niveau depuis 2007.

C’est pourquoi la croissance des prix ne s’arrête pas

Mais pourquoi l’inflation ne baisse-t-elle pas, malgré les hausses de taux et les annonces d’une politique monétaire encore plus restrictive ? Étant donné la diversité des causes entre les deux côtés de l’Atlantique (plus axées sur les coûts en Europe et plus axées sur la demande aux États-Unis), “les recettes pour la réduire devraient être partiellement différentes”, affirme Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macroéconomique chez Corporate Family Office Sim, pour qui il existe toutefois des actions communes qui peuvent être déployées.

“La première consiste à mettre en œuvre une politique de contrôle des prix sur certains biens et services stratégiques, par exemple sur les prix du gaz. Une autre solution possible est de taxer les bénéfices supplémentaires dans certains secteurs, comme l’énergie, et d’utiliser les recettes pour réduire les prix payés par les consommateurs”, explique M. Tognoli. Ces deux actions sont évoquées depuis un certain temps, mais en fait, elles n’ont pas encore été mises en œuvre. C’est l’une des raisons pour lesquelles la croissance des prix ne s’arrête pas. Les symptômes sont traités, mais pas les causes qui maintiennent l’inflation élevée, dans l’espoir que, tôt ou tard, la récession contribuera à guérir le “patient”.

Données macroéconomiques en rafale, ventes au détail décevantes en Allemagne

L’indice PMI Caixin de la Chine a également pesé sur les marchés, passant en août en territoire de contraction à 49,5, confirmant que la reprise du secteur manufacturier en milieu d’année a été de courte durée et que le pays est confronté à un grave ralentissement de l’activité industrielle. En outre, les ventes au détail allemandes, en termes réels, ont diminué de 1,9 % en glissement mensuel et de 2,6 % en glissement annuel en juillet. Ce chiffre a déçu le consensus des économistes, qui s’attendaient à une contraction moins prononcée de 0,5 % en glissement mensuel.

À 10h00, l’attention se porte sur l’indice Pmi manufacturier final de la zone euro pour le mois d’août (préliminaire : 49,7 points ; consensus : 49,7 points) ainsi que sur le taux de chômage de juillet en Italie (précédent : 8,1%) et les prix à la production de juillet (précédent : +1% en glissement mensuel, +34,1% en glissement annuel). Au lieu de cela, à 11 heures, c’était le tour du taux de chômage de juillet de la zone euro (précédent : 6,6 % ; consensus : 6,6 %) et du PIB final du deuxième trimestre de l’Italie (précédent : +1,0 % en glissement trimestriel, +4,6 % en glissement annuel ; consensus : +1 % en glissement trimestriel, +4,6 % en glissement annuel).

Ensuite, à l’ordre du jour à 14h30 figurent les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis (précédent : -2 000 à 243 000), à 15h45 le Pmi manufacturier final d’août (préliminaire : 51,3 points), à 16h l’Ism manufacturier d’août (précédent : 52,8 points ; consensus : 52,6 points) et les dépenses de construction de juillet (précédent : -1,1% en glissement mensuel ; consensus : -0,1% en glissement mensuel).

Capital Economics prévoit que l’euro tombera à 90 cents à la mi-2023.

Dans le domaine des devises, l’euro se négocie à 1,00135 (-0,33%). Selon Jonas Goltermann, de Capital Economics, l’euro tombera à 90 cents à la mi-2023. Il s’agirait du niveau le plus bas depuis 2002. Les ventes sur les matières premières ont prévalu : Wti -0,93% à 88,72 USD le baril et Brent -0,84% à 94,84 USD le baril. L’or est également dans le rouge (-0,66 % à 1 714 $ l’once) en raison des prévisions selon lesquelles la Fed pourrait maintenir les taux d’intérêt de référence à un niveau plus élevé pendant une période plus longue. “La hausse des rendements obligataires mondiaux est une kryptonite pour l’or et cette tendance pourrait durer encore un certain temps”, a prédit Edward Moya, analyste chez Oanda.

À Milan, les yeux sur Bper, Eni et Tim

Sur la liste de Milan, l’attention se porte sur Bper non seulement parce que la BCE a fixé à 8,47% la nouvelle exigence de fonds propres, en termes de ratio Cet1, que la banque devra respecter, suite à la réalisation de l’acquisition de Carige, mais aussi parce qu’elle s’est vu notifier un recours préventif par Malacalza Investimenti, actionnaire minoritaire de Banca Carige.

Dans le recours, Malacalza a demandé à la Cour de Gênes d’empêcher Bper d’exercer son droit d’acheter les actions ordinaires résiduelles émises par Carige au cas où Bper atteindrait le seuil de 95% du capital ordinaire de Carige à la suite de la procédure de sell-out. Le tribunal de Gênes a fixé une audience pour entendre le recours le 14 septembre.

Attention également à Eni, qui a subi ces derniers jours une attaque de hacker, dont les conséquences sont pour le moment “mineures”, détectée dans le cadre des activités de surveillance de son infrastructure informatique, renforcée suite au début du conflit en Ukraine, et à Buzzi Unicem, qui fera partie du panier principal de Piazza Affari, en remplaçant la holding de la famille Agnelli, Exor, qui sera retirée de la cote à partir du 27 septembre. La révision sera effective à l’ouverture de la bourse le lundi 19 septembre.

Tim doit être surveillé après que Vivendi a demandé que la valeur des actifs du réseau soit respectée dans toute opération de scission impliquant Cdp dans le cadre des pourparlers visant à créer un réseau unique avec Open Fiber. Selon des sources familières avec la situation, les membres du conseil d’administration doivent être vigilants quant au conflit d’intérêts potentiel de Cdp au sein du conseil d’administration de Tim après que la Cassa a critiqué la valorisation demandée par Vivendi d’au moins 31 milliards d’euros pour avaliser la scission des actifs. Au lieu de cela, les actionnaires de Dufry ont donné leur feu vert à l’opération d’intégration d’Autogrill et la Juventus a conclu un accord avec le Paris Saint-Germain pour acheter Leandro Paredes sous forme de prêt jusqu’au 30 juin 2023. ()