Société Générale dans le rouge de 1,5 milliard d’euros au deuxième trimestre

Economie & Finance

La Société Générale paie moins que prévu les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des sanctions imposées par l’Occident à Moscou qui ont suivi. Trois mois après la vente sanglante de sa filiale Rosbank, l’institution dirigée par Frédéric Oudéa a présenté ses chiffres du deuxième trimestre, qui s’est soldé par une perte nette de près de 1,5 milliard d’euros (1,48 milliard), contre un bénéfice de 1,44 milliard à la fin juin de l’année dernière.

Le retrait de la Russie a entraîné une perte de 3,3 milliards d’euros.

La sortie de Russie, notamment, s’est traduite par une “perte de 3,3 milliards, avant impôts” sur le compte de profits et pertes, a admis l’institution dans la note pour la période, dans laquelle elle a également indiqué une exposition résiduelle à Rosbank : des garanties antérieures d’une valeur d’environ 3,1 milliards. Chiffres en main, l’impact sur le front russe est toutefois moins lourd que prévu par les analystes, qui, à la dernière ligne du compte de profits et pertes, s’attendaient à une perte globale de plus de deux milliards.

Rentabilité améliorée, capital stable

Sur le front de la rentabilité, l’institution parisienne se porte également bien et parvient à battre le consensus du marché et à faire état d’indicateurs solides. Ainsi, le bénéfice d’exploitation est passé de 2,01 milliards d’EUR à 2,39 milliards d’EUR, avec une augmentation tendancielle à deux chiffres, tandis que le Rote (rendement des capitaux propres tangibles) s’est renforcé pour atteindre 13,5 %, contre 11,2 % au deuxième trimestre 2021. En ce qui concerne le capital, le ratio Cet1 est resté stable à 12,9 %.

Le marché apprécie les comptes et la confirmation des objectifs à 2025

Ce n’est pas un hasard si le marché a apprécié les chiffres de la période : le cours de l’action à Paris s’est apprécié de 4 % pour atteindre 22,49 euros. Pour le reste de l’exercice, SocGen continue de prévoir un coût du risque dans une fourchette comprise entre 30 et 35 points de base. En 2025, elle vise une Rote de 10% et un Cet1 minimum de 12%, tandis qu’elle indique au moins 3% pour la période triennale 2023-2025 comme croissance annuelle moyenne attendue sur le front des revenus, avec un cost/income comprimé à au moins 62% et un payout confirmé à 50% des bénéfices.

Lors de la conférence téléphonique qui a suivi pour commenter les résultats de mi-année, le PDG, Frederik Oudea, a qualifié les comptes de la période d'”excellents”. Comme on le sait, le banquier quittera l’institution l’année prochaine après l’avoir dirigée pendant près de 15 ans. Le nom de son successeur est attendu à l’automne. ()