Rupture de la banque d’investissement, mauvaise banque et suppression d’emplois. La cure de cheval du Credit Suisse

Economie & Finance

Le Credit Suisse envisage de diviser la banque d’investissement en trois, de supprimer des emplois et de réactiver une bad bank pour les actifs les plus risqués, alors qu’il tente de sortir de trois années de scandales. C’est ce que rapporte le Financial Timescitant dans son édition en ligne des sources anonymes proches du dossier, selon lesquelles le conseil d’administration de la banque suisse aurait également pour objectif de céder certains actifs.

La stratégie sera présentée par le Credit Suisse lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre 2022, le 27 octobre.

Le géant bancaire suisse est confronté à une phase compliquée après une série de scandales, de poursuites judiciaires et de pertes monstrueuses qui se sont prolongés pendant l’été, fauchant également ses cadres supérieurs. Selon le FT, l’institution présentera sa stratégie lors des résultats du troisième trimestre, le 27 octobre. Une cure de cheval souhaitée par le président du conseil d’administration, Axel Lehmann, qui a choisi Ulrich Körner comme PDG en juillet avec pour mission de procéder à une réorganisation radicale de la banque.

Démantèlement de la banque d’investissement, cessions, bad bank et suppressions d’emplois

Sur la base des propositions soumises au conseil d’administration, le Credit Suisse envisage de vendre des unités rentables, telles que son activité de produits titrisés, afin d’éviter une augmentation de capital préjudiciable, selon des sources citées par le Financial Times. Dans le détail, les dernières propositions prévoient de diviser la banque d’investissement en trois parties : l’activité de conseil, qui pourrait être scindée ultérieurement, une structure de défaisance destinée à détenir les actifs à haut risque qui seront liquidés, et le reste de l’activité.

Objectif : éviter une augmentation de capital, mais le marché la craint toujours

“Nous avons dit que nous ferons le point sur l’avancement de notre revue stratégique mondiale lorsque nous annoncerons les résultats du troisième trimestre”, s’est borné à dire le Credit Suisse. “Il serait prématuré de commenter les résultats éventuels avant cela”, a-t-il ajouté. Au début du mois de septembre, l’agence de presse Reuters avait rapporté que la deuxième banque suisse envisageait de supprimer environ 5 000 emplois, soit près d’un poste sur dix, afin de réduire les coûts et d’éviter une augmentation de capital que le marché continue de redouter. Le titre, en baisse de 43,5 % en un an et de 14,5 % au cours des trois derniers mois, perd encore 1,06 % à 4,865 francs suisses à la Bourse de Zurich. Pour RBC, l’action vaut CHF6.60, mais malgré le potentiel de hausse par rapport au cours actuel, la note reste neutre. ()