Pourquoi la lettre de 800 fonctionnaires européens et américains contre Israël est-elle sensationnelle ?

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Les bombes américaines pleuvent au Moyen-Orient. Mais quelle nouvelle ! Après l’assassinat de trois soldats américains dans une base à la frontière avec la Jordanie, c’était le moins que l’on puisse attendre. La nouvelle est plutôt ailleurs, à savoir dans la déclaration de Washington de ne pas vouloir impliquer l’Iran. Ce dernier avait immédiatement précisé qu’il était le financier des groupes armés responsables de l’attaque, mais certainement pas son instigateur. Manifestement, il a été cru, ce qui est un fait positif en soi.

Pourquoi la lettre de 800 fonctionnaires européens et américains contre Israël est sensationnelle

Pourtant, la nouvelle de la semaine qui vient de s’achever est ailleurs. Il s’agit de la lettre ouverte retentissante que pas moins de 800 diplomates et hauts fonctionnaires de divers pays occidentaux ont signée pour dénoncer l’aversion de leurs gouvernements respectifs pour la dévastation inconsidérée de Gaza par les autorités israéliennes. Croyez-moi, ce n’est pas par narcissisme, car dans la vie on prie parfois pour avoir tort. Mais les analyses que nous avons menées ces dernières semaines dans les pages de ce journal pour souligner la violation systématique du droit humanitaire international par Tel-Aviv étaient imparfaites par rapport au document furieux des diplomates.

Les gouvernements sont complices

Ils commencent par dénoncer le fait qu’ils ont été réduits au silence pour des considérations politiques et idéologiques alors que le risque qui se profile est celui de se rendre complice de l’une des pires catastrophes de ce siècle. Une catastrophe aux multiples facettes. L’humanitaire avant tout, bien sûr. Mais pas seulement : la violation systématique de toutes les règles possibles du droit international dans la conduite d’un conflit qui, entre autres, ne met pas à profit toute l’expérience acquise dans la lutte contre le terrorisme pour vaincre le Hamas.

Par conséquent, Israël ne poursuit pas son objectif avec succès et, entre-temps, se rend coupable de crimes très graves qui frôlent l’épuration ethnique et le génocide. Le comportement des gouvernements dans tout cela est inqualifiable et se traduit par un soutien inconditionnel à Tel-Aviv qui les rend moralement coupables des crimes et démolit toute prétention à la crédibilité politique et juridique devant le monde.

Les revendications

Les exigences ? Cesser de prétendre que les intérêts d’Israël dans cette guerre coïncident avec ceux du monde occidental. Tenir Tel-Aviv pour responsable devant toutes les institutions chargées de faire respecter le droit international et les principes d’humanité. Faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu durable et l’accès à l’aide humanitaire. S’engager en faveur d’une paix durable et juste en Palestine. Sic !

Parmi les signataires, il y a des fonctionnaires italiens accrédités ainsi que des fonctionnaires de l’UE, ce qui devrait induire un peu de bon sens – n’oublions pas l’esprit de justice – dans les directions respectives et obtuses de Rome et de Bruxelles, qui avec Meloni et Von der Leyen se sont distinguées par un soutien vacillant, sans si et sans mais, au discrédité Netanyau. Certes, les jours de la fierté de Sigonella sont loin, mais laisser les services secrets de cinq pays, dont le petit et très industrieux Qatar, se dépatouiller sans que l’Europe n’adopte une ligne politique équilibrée est franchement irresponsable et les électeurs demanderont tôt ou tard des comptes. ()