Ménages, les hausses de taux ne freinent pas la ruée vers les prêts personnels. Les prêts hypothécaires continuent de baisser

Economie & Finance

Malgré la hausse des taux d’intérêt, la ruée vers les prêts ne montre aucun signe de ralentissement, tandis que les demandes de prêts hypothécaires continuent de ralentir. En janvier, selon les données du Baromètre Crif sur l’évolution des demandes de crédit par les ménages, on a enregistré une augmentation record du total des demandes de prêts (personnels et à usage spécial) avec +11,7%, tandis que les hypothèques et subrogations ont diminué de -22,8%.

Tendance à deux vitesses

La contraction structurelle des demandes de nouveaux prêts hypothécaires au logement et de la subrogation dure depuis un an et est influencée par la diminution de la dynamique de cette dernière, qui, dans la période janvier-octobre 2022, a marqué une baisse de -58,2%, tandis que les nouveaux prêts hypothécaires décaissés ont enregistré une baisse encore modeste, précisément de -2,4%, compte tenu de la flambée des taux au cours des derniers mois. Dans le même temps, le montant moyen des prêts hypothécaires demandés a continué de croître en janvier, augmentant de 3 % pour atteindre 147 319 euros, un chiffre record pour les dix dernières années. La demande de crédits hypothécaires est compensée par la vivacité des demandes de prêts, sous l’effet de la hausse de +31,4% des prêts personnels, tandis que celles pour l’achat de biens et services restent plus ou moins stables à +1,1%.

Si l’on considère le montant moyen de la demande générale de prêts, la valeur globale en janvier était de 8 341 € avec une variation, par rapport à janvier 2022, de +4,1%. En revanche, en ce qui concerne la répartition entre les deux formes techniques, les prêts finalisés se situent à un montant moyen demandé de 5 722 € contre 12 071 € pour les prêts personnels.

La hausse des taux

“D’une manière générale, ce début d’année montre une demande de crédit qui résiste aux chocs macroéconomiques, même si les éléments d’incertitude sont encore nombreux. D’une part, nous avons les répercussions géopolitiques du conflit russo-ukrainien, et d’autre part, une pression inflationniste galopante qui mine le pouvoir d’achat des ménages. L’épreuve décisive de ce contexte incertain est précisément les taux hypothécaires variables, qui doivent être considérés à ce jour comme l’un des investissements les plus coûteux pour les familles, l’Euribor étant passé à 2,57 % et l’Eurirs à 30 ans à 2,37 %. Il est donc prévu que dans les prochains mois, grâce à la Manovra Mutui (manœuvre hypothécaire), la subrogation redevienne un outil important pour tous les consommateurs désireux de bloquer la fluctuation de la mensualité pour la durée restante du prêt”, commente Simone Capecchi, directeur exécutif du Crif.

Taux des prêts

Mais les hausses s’étendent également à tous les autres types de prêts aux ménages (et aux entreprises), comme le montre l’analyse publiée dans MF-Milano Finanza du 11 février, qui compare les données de ce premier trimestre 2023 à celles de l’année dernière, au deuxième trimestre, avant que la BCE ne commence à relever ses taux. En effet, on observe une nette augmentation des taux effectifs globaux moyens (Tegm) auxquels les banques accordent les différents types de prêts et des limites relatives de l’usure mesurées par la Banque d’Italie en vigueur pour le premier trimestre 2023. Une augmentation qui fait d’autant plus réfléchir que ces derniers sont calculés sur la base des conditions en vigueur au troisième trimestre 2022, c’est-à-dire jusqu’à fin septembre, lorsque la BCE avait relevé les taux les deux premières fois, et n’intègrent pas les trois hausses suivantes, en octobre, décembre et janvier, qui ont porté le taux de référence à 3% (il était à zéro depuis 2016). Sur le crédit renouvelable, par exemple (une ligne qui peut être rechargée dans le temps avec des remboursements mensuels), les taux peuvent être proches de 25%, sans tomber dans l’usure, et les taux moyens enregistrés par la Banque d’Italie sont de 16,99%, contre 15,8% au deuxième trimestre 2022. En revanche, dans les prêts contre cession de salaire ou de pension, la limite d’usure est passée à 19,825% jusqu’à 15 mille euros, contre 17,75% précédemment, avec des taux moyens passant de 11% au deuxième trimestre 2022 à 12,66%. Toujours par rapport à cette période, pour les prêts personnels, le taux légal peut monter à 18,5125%, contre 15,525% précédemment, avec une moyenne de 11,61% (9,22% l’année dernière). Les seuils de l’usure sont déterminés par un

automatisme établi par la loi, à partir des Tegs (c’est-à-dire les taux annuels pratiqués pour les différentes catégories de prêts) relevés trimestriellement par la Banque d’Italie auprès des intermédiaires financiers. ()