Le Nikkei atteint de nouveaux sommets historiques, pourquoi le mois de mars sera crucial : dedans ou dehors ?

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L’indice japonais Nikkei a atteint de nouveaux records historiques. Il a clôturé la séance en hausse de 1,9 pour cent à 39 910,82 points, principalement grâce à un rallye des valeurs technologiques dans le sillage du Nasdaq, avec des données sur l’inflation américaine et des commentaires des responsables de la Fed alimentant les paris sur une baisse des taux d’intérêt en juin. Mais au cours de la journée, il a actualisé son record historique à 39 990,23 points, touchant pour la première fois la barre des 40 000 points.

Le yen a également contribué au redressement du Nikkei

La reprise a également favorisé le yen, qui a recommencé à s’affaiblir bien au-delà de 150 pour un dollar (taux de change dollar/yen à 150,37, +0,27 %) après que le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a revu à la baisse les attentes d’un prochain changement de politique monétaire. “Nous ne sommes pas encore en mesure de prédire la réalisation d’un objectif d’inflation durable et stable”, a déclaré M. Ueda, “en partie parce que d’importantes négociations salariales sont en cours”. Ce n’est qu’à la fin de cette confrontation entre les entreprises et les travailleurs qu’il sera possible de dire si l’économie se trouve “dans ce que l’on peut appeler un cercle vertueux : les demandes des travailleurs dépassent le niveau de l’année dernière, tandis que de nombreuses entreprises répondent favorablement aux demandes”.

En effet, le marché du travail japonais est resté tendu en janvier, le taux de chômage tombant à 2,4 % contre 2,5 %, chiffre révisé pour le mois précédent. Il s’agit du niveau le plus bas depuis le début de l’année 2020. Les entreprises sont à la recherche de main-d’œuvre dans un contexte de ralentissement de l’activité manufacturière, comme l’indique l’indice PMI mondial S&P, qui est tombé à 47,2 points contre 48 précédemment, restant sous le seuil de 50 qui sépare la contraction de l’expansion. Il s’agit de la neuvième contraction mensuelle consécutive et du rythme le plus rapide depuis août 2020.

L’accent mis sur la croissance des salaires

La faiblesse du yen a contribué à l’augmentation de la valeur des bénéfices des entreprises réalisés à l’étranger. “Nous nous attendons à ce que la dynamique des bénéfices reste solide. La stabilisation du dollar américain n’affecte pas autant les rendements des actions japonaises dans la devise”, souligne Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macroéconomique chez Cfo Sim. De plus, le rendement excédentaire que les investisseurs tirent du risque lié à la détention d’actions japonaises par rapport aux obligations semble attrayant. Nos perspectives positives vont toutefois bien au-delà de la faiblesse du yen. La hausse de l’inflation permet aux entreprises d’augmenter leurs prix et de protéger leurs marges, tandis que la croissance des salaires continue d’alimenter les dépenses de consommation”.

Le risque est que la BoJ resserre sa politique monétaire trop rapidement.

Le mois de mars sera donc crucial pour les marchés japonais, les négociations salariales annuelles des syndicats, qui devraient déterminer les perspectives d’inflation, ayant lieu en même temps que la prochaine réunion de la BoJ. “Les négociations devraient permettre de déterminer si l’inflation s’est enracinée. Nous pensons que la BoJ mettra fin aux taux d’intérêt négatifs dans les mois à venir, mais qu’elle aura besoin de preuves supplémentaires d’une inflation soutenue avant d’augmenter encore les taux”, prédit M. Tognoli. “Nous ne pensons pas que les salaires puissent augmenter suffisamment pour maintenir durablement l’inflation au niveau de l’objectif de 2 % de la BoJ. C’est pourquoi nous ne pensons pas que la Banque du Japon resserrera sa politique autant que les marchés le prévoient. Bien qu’il ne s’agisse pas de notre scénario de base, nous voyons un risque que la Banque du Japon resserre sa politique trop rapidement et de manière excessive. Selon nous, ce scénario pourrait être plus préjudiciable qu’un léger retard dans l’ajustement de la politique monétaire, car il pourrait affaiblir la tentative de la BoJ de mettre fin à la longue période de déflation, ou d’éliminer l’inflation”.

L’importance des réformes du gouvernement d’entreprise

Selon l’expert de Cfo Sim, un autre point crucial pour la performance des actions japonaises est la réforme de la gouvernance d’entreprise. La Bourse de Tokyo a continué à pousser les entreprises à améliorer leur rentabilité et à rendre de l’argent aux actionnaires. Le Tse a commencé à faire connaître les entreprises qui prévoient d’améliorer la gestion de leur capital (un coup de pouce pour celles qui se négocient en dessous de leur valeur comptable sans plan d’amélioration). Depuis que l’ancien premier ministre, Shinzo Abe, a introduit des réformes il y a plus de dix ans, les entreprises japonaises ont fait quelques progrès dans la promotion d’un rendement des capitaux propres, ou rentabilité, peu reluisant. “Celui-ci est passé d’un niveau négatif en 2010 à 9 %. Cela représente encore la moitié de la valeur américaine, mais nous pensons que les réformes peuvent contribuer à réduire l’écart. La saison actuelle des résultats confirme les attentes des analystes quant à une croissance robuste, les bénéfices d’exploitation du Topix ayant augmenté de 17 % en glissement annuel, comme le montrent les données de Bank of America”, souligne M. Tognoli.

Tognoli (Cfo Sim) : maintien de la surpondération des actions japonaises

En plus de ces développements, un programme gouvernemental rénové d’investissement en actions exonéré d’impôt a été lancé cette année, dans le but d’alimenter les flux d’investisseurs nationaux vers les actions japonaises. Ce programme pourrait permettre aux épargnants japonais de réaffecter plus facilement une partie de leur épargne des liquidités vers les actifs réels, y compris les actions, afin de tenter de préserver la valeur de leur argent dans le nouveau régime inflationniste. “Nous pensons donc qu’il peut être intéressant de maintenir une surpondération des actions japonaises, dont nous pensons qu’elles devraient dépasser leurs plus hauts niveaux historiques. Outre le soutien apporté par le retour d’une inflation modérée, nous nous attendons à ce que les développements au niveau des entreprises soient à l’origine de la prochaine étape du rallye. Nous ne sommes pas convaincus que la BoJ va bouleverser ces perspectives optimistes, car elle devrait rester prudente en matière de politique monétaire. Nous pensons donc que les actions japonaises restent intéressantes compte tenu de leur potentiel de croissance”. ()