Le Credit Suisse s’arrange avec le super-procureur français, un autre gestionnaire sur le départ

Economie & Finance

Un autre règlement judiciaire pour le Credit Suisse avant la présentation de sa nouvelle stratégie le 27 octobre. Le géant bancaire suisse a annoncé qu’il allait payer 238 millions d’euros pour régler un litige lié à ses activités passées de gestion de patrimoine transfrontalière en France. La banque a, en effet, conclu un accord à cet effet avec le Parquet National Financier, le bureau du super-procureur français. Plus précisément, elle devra payer une amende de 65,6 millions d’euros pour profits indus, ainsi qu’une somme supplémentaire de 57,4 millions d’euros pour régler le litige. En outre, elle devra verser 115 millions de dommages et intérêts à l’État français. Le Credit Suisse a toutefois précisé que cet accord “ne constitue pas une reconnaissance de sa responsabilité pénale”. Toutefois, le règlement représente “une nouvelle étape importante” dans la résolution de son litige.

Les autorités françaises ont souvent eu recours à des négociations de plaidoyer pour mettre fin à des enquêtes importantes.

L’accord met fin à l’enquête sur les soupçons de blanchiment d’argent”, a déclaré le procureur, Jean-François Bohnert, au tribunal. Ces dernières années, les autorités françaises ont souvent eu recours à des règlements à l’amiable pour mettre fin à des enquêtes de grande envergure. Ainsi, en juin, le parquet national financier a signé un accord de 1,25 milliard d’euros avec McDonald’s Corp. pour mettre fin à une affaire fiscale. Au total, le montant le plus important que la France ait perçu dans une affaire pénale provient de l’affaire Airbus, l’avionneur ayant payé 2,1 milliards d’euros en 2020.

Focus sur la présentation de la nouvelle stratégie du Credit Suisse

Le règlement intervient trois jours avant l’annonce de la stratégie du Credit Suisse pour mettre fin à des années de scandales et de pertes qui ont érodé la confiance des investisseurs. La semaine dernière, la banque suisse a accepté de payer 495 millions de dollars pour régler une affaire concernant la vente de titres adossés à des prêts hypothécaires résidentiels et a remporté un important recours collectif aux États-Unis concernant des allégations de fixation des prix sur le marché des changes.

Un autre cadre supérieur quitte la banque

Entre-temps, un autre cadre supérieur aurait quitté le Credit Suisse, selon Bloomberg. L’actuel Chief Compliance Officer, Rafael Lopez Lorenzo, quittera la banque dans les prochaines semaines. Il avait pris ses fonctions en septembre 2021 pour combler le vide laissé par le départ de Lara Warner après la crise de Greensill Capital et Archegos Capital Management. Son départ n’est toutefois pas lié à la révision de la stratégie de l’institution, rapporte Bloomberg. Le responsable de la banque d’investissement, Christian Meissner, quittera également l’institution dans les mois à venir, dans le cadre d’une révision de la division qui devrait aboutir à la disparition de l’unité sous sa forme actuelle. Avant de diriger la conformité, M. Lopez Lorenzo a été responsable de l’audit interne du groupe pendant cinq ans. Avant de rejoindre le Credit Suisse en 2015, il était managing director chez JP Morgan Chase &amp ; Co. à New York.

Voici comment le Credit Suisse entend regagner la confiance des investisseurs

La manière dont le Credit Suisse financera la restructuration visant à regagner la confiance des investisseurs – et le montant de ce financement – est la plus grande des nombreuses inconnues qui pèsent sur la banque dans les derniers jours avant qu’elle ne dévoile son plan le 27 octobre. La banque est à la recherche d’un acheteur pour tout ou partie de son activité de produits titrisés et de divers autres actifs. Elle a également pris des mesures pour le cas où elle devrait renforcer son bilan par une éventuelle augmentation de capital. La banque envisage également d’émettre des obligations convertibles ou des actions privilégiées, entre autres options, a rapporté Bloomberg la semaine dernière. À la Bourse de Zurich, l’action Credit Suisse a récupéré 1 % et s’est hissée à 4,629 francs suisses après avoir perdu plus de 50 % de sa valeur en un an. ()