La Suisse est prête à jouer la carte UBS pour éviter la crise du Credit Suisse

Economie & Finance

De sauveur en sauveur. Le rôle des Ubs La finance suisse s’apprête à changer. L’opération système envisagée par le gouvernement de Berne pour obtenir le Credit Suisse dépendra très probablement de la première banque du pays.

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La scission des actifs

L’hypothèse envisagée consisterait à canaliser la plupart des actifs performants que l’on trouve dans le secteur de l’agriculture. Credit Suisse en Suisse, en allouant ses autres actifs à des opérateurs étrangers. Une hypothèse sur laquelle le marché mise également aujourd’hui : “un rachat du Credit Suisse est le scénario le plus probable”, écrivent les analystes de Jp Morgan dans une note.

Du sauvetage de 2008 à celui de 2023

En octobre 2008, quelques semaines après la faillite de Lehman Brothersau bord de l’effondrement était Ubs. À l’époque déjà, le gouvernement et la banque centrale étaient venus à la rescousse de la banque, lui fournissant 6 milliards de francs suisses pour restaurer ses fonds propres et 54 milliards de francs suisses supplémentaires pour permettre le transfert de titres illiquides vers un fonds spécial. Si cette intervention a permis à l’Ubs (qui affiche aujourd’hui des actifs de 1 100 milliards de francs suisses et un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros) d’atteindre ses objectifs, elle n’en a pas moins été un succès. capitalisation de près de 60 milliards), c’est sans doute aujourd’hui au groupe de jouer le rôle de sauveur.

L’orientation de la politique

L’opération, préconisée depuis des années par la classe politique du pays, permettrait en premier lieu de préserver l’image de marque de l’Union européenne. stabilité et l’intégrité du système bancaire national et de le défendre contre les attaques opportunistes de groupes étrangers. L’accord – croit-on savoir à Berne – protégerait également l’emploi, sachant que le Credit Suisse emploie environ 16 000 personnes en Suisse.

L’hypothèse d’une fusion n’est pas inédite et, à l’heure actuelle, elle n’a jamais été envisagée. Zurich circule depuis au moins deux ans. Les premières tentatives dans ce sens remontent à 2021 lorsque, à la suite des scandales Archegos et Greensill et après un déversement de liquidités de 5 milliards d’euros, Credit Suisse semblait trop faible pour se défendre contre des manœuvres hostiles. La crainte était surtout qu’un fonds activiste prenne le groupe pour cible, imposant un démantèlement comme cela s’est produit pour Abn Amro avec le fonds Tci.

Les négociations et les refus d’Ubs

L’idée reste discutée tout au long de l’année 2022, notamment pour éviter le renforcement des nouveaux actionnaires moyen-orientaux dans le cadre de la recapitalisation de 4 milliards lancée à l’automne. Mais le projet n’a jamais abouti. Toujours en janvier, le président d’Ubs Colm Kelleher avait publiquement nié un intérêt du groupe dans la transaction. Cependant, la crise de ces derniers jours aurait donné une forte accélération au dossier. L’hypothèse qui circule sur le marché est celle d’une séparation des actifs avec la création d’un véhicule (bad bank) pour les actifs à haut risque. Les actifs performants seraient alors acheminés vers Ubs, le reste allant à des opérateurs internationaux.

Le nœud antitrust

Les simulations qui circulent parmi les analystes estiment que le nouveau groupe pourrait devenir l’une des 15 premières banques mondiales avec des actifs de plus de 1,6 trillion. Si l’idée séduit les politiques, les sceptiques ne manquent pas. La pierre d’achoppement la plus importante, souligne-t-on, serait que antitrust car le nouveau groupe détiendrait environ un tiers de la part de marché des prêts et des dépôts sur le marché suisse. Pour contourner le problème, le plus simple serait d’élargir la participation des acteurs étrangers au sauvetage. Peut-être même en regardant du côté de l’Italie.

Les banques italiennes à la fenêtre

Quelques clins d’oeil vers Intesa Sanpaolo avait déjà fait l’objet de fuites ces dernières années, sans qu’aucune initiative concrète ne suive. Selon de nombreux analystes, le moment est venu pour Intesa et Unicredit de s’intéresser de plus près au marché international. Seule la fusion avec une grande institution étrangère permettrait en effet à Intesa et à Unicredit de s’intéresser de plus près au marché international. Carlo Messina et Andrea Orcel de faire ce saut dimensionnel vers lequel leur stratégie semble physiologiquement orientée. Et ce n’est pas tout. Correctement sécurisée, une banque à forte base de commissions telle que le Crédit Suisse semble être un élément de base idéal pour ce pari sur la gestion de fortune que Messina et Orcel jouent avec la décision. ()