Mercredi 27 juillet, la Réserve fédérale s’est montrée plus ouverte à soutenir la croissance qu’elle ne l’a été au cours des trois derniers mois. La banque centrale a relevé le taux des Fed Funds de 75 points de base, portant la fourchette à 2,25-2,50 %, et le ton reste axé sur l’inflation. Les orientations prospectives continueront d’être rares et les données sur l’inflation détermineront les décisions prises lors des prochaines réunions. Toutefois, le message a été plus faible qu’en juin. La Fed a souligné que les taux directeurs se situent désormais en territoire neutre et a qualifié le cycle monétaire de ” front-loaded “.
Fed, changement de cap possible en septembre
Le président, Jerome Powell, a reconnu que le ralentissement de l’activité nécessaire pour contenir l’inflation est déjà en cours. Il a également souligné que l’économie américaine n’est pas en récession et que ce serait un résultat non souhaité. “Le message fourni renforce l’idée que tout nouveau signe de faiblesse, notamment en ce qui concerne l’inflation sous-jacente et le marché du travail, déclenchera un assouplissement de l’attitude”, a souligné l’équipe de stratégie de crédit mondiale d’Algebris.
Étant donné qu’il y aura deux données sur l’inflation d’ici la prochaine réunion (21 septembre) et que l’assouplissement des goulets d’étranglement du côté de l’offre devrait être évident dans ces données, “nous pourrions être prêts pour un revirement en septembre”, a prédit l’équipe des stratégies de crédit mondiales d’Algebris. Les marchés ont réagi de manière agressive, le rendement du Trésor américain à 10 ans tombant à 2,545 %, un nouveau plancher depuis mars, et le rendement à 2 ans à 2,8516 %. Pour trouver une telle courbe inversée, il faut remonter à l’an 2000. “Les marchés évaluent maintenant le taux final à atteindre en janvier à 3,20%, soit à peine 80 points de base au-dessus des taux directeurs actuels et 60 points de base en dessous des propres prévisions de la Fed. Pour 2023, des réductions sont déjà prévues. Nous pensons qu’un retournement de situation en septembre pourrait favoriser le crédit et le risque, mais il est maintenant largement pris en compte dans les marchés des taux, où,” conclut Algebris, “une certaine persistance de l’inflation pourrait en fait déclencher une réévaluation plus élevée.
Historiquement, il n’y a jamais eu de récession aux États-Unis avec un taux de chômage de 3,5 %.
Les difficultés pour la Fed sont bien connues : un PIB négatif au deuxième trimestre en raison des surprises à la baisse de la demande finale intérieure privée et une inflation qui continue de s’accélérer à un rythme intolérable. Mais les données à surveiller de près dans les mois à venir seront celles du marché du travail, selon Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macro chez Corporate Family Office Sim. “Au taux de chômage actuel de 3,5%, cela signifie que tout le monde aux États-Unis a un emploi. Les demandes d’allocations de chômage sont en baisse et à la fin du mois d’avril dernier, par exemple, il y avait 11,4 millions d’offres d’emploi aux États-Unis. Historiquement, il n’y a jamais eu de récession avec un taux de chômage de 3,5 %. Il est donc évident que les performances du marché du travail en premier lieu et les variations mensuelles des prix seront la clé pour comprendre le rythme des hausses de taux. D’ici au 21 septembre, il y aura beaucoup d’informations pertinentes sur ces fronts : deux Cpi et deux rapports sur le marché du travail”, a rappelé M. Tognoli.
Quant au ralentissement du PIB au premier semestre, peu dépendant du resserrement monétaire qui sera plus visible à partir de l’automne, il n’a toutefois pas suffi à ralentir la croissance des prix conformément aux attentes de la Fed, et il semble donc nécessaire de poursuivre le relèvement des taux, en atteignant le territoire restrictif et en conduisant le système économique en dessous de la croissance potentielle, le cas échéant, a souligné M. Tognoli, précisant que la manœuvre n’est ni facile ni sans heurts et surtout qu’il n’est nullement acquis que l’inflation ne repartira pas lors de la reprise ultérieure. Entre-temps, les variations en pourcentage de certaines catégories de produits, qui étaient en baisse (essence -10%, blé -37%, maïs -27%, fret maritime de l’Asie à la Californie -11,4%) “suggèrent que le pic d’inflation a peut-être déjà été atteint, également parce que l’inflation de 2,5-3% est estimée être liée aux problèmes des chaînes d’approvisionnement, qui sont en train de se détendre : le marché monétaire s’attend, en effet, à une réduction des taux à partir des deux premiers trimestres de 2023”.
Comment évoluer sur les marchés d’actions
Dans ce contexte compliqué, “nous pensons qu’une stratégie ascendante privilégiant les actions des sociétés qui produisent des liquidités, sont leaders du marché dans leur secteur de référence et affichent une rentabilité supérieure et durable à la moyenne de leur secteur est correcte. En d’autres termes, les actions des entreprises qui sont capables d’augmenter les prix de vente lorsque les coûts de production augmentent”, conclut M. Tognoli. Pour Geir Lode, responsable des actions mondiales chez Federated Hermes, les valeurs de croissance ont récemment fait beaucoup mieux que les valeurs de rendement, ce qui reflète l’opinion du marché sur la baisse des taux d’intérêt futurs. “Nous pensons que les entreprises dotées d’un bilan solide, d’une bonne maîtrise des coûts et capables d’assurer une croissance solide de leurs revenus obtiendront de très bons résultats dans cet environnement. Le marché va donc à nouveau privilégier les valeurs de croissance par rapport aux valeurs de rendement”, a prédit M. Lode. ()
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