En direct des marchés | Les bourses européennes se stabilisent, mais c’est le jour des quatre sorcières

Economie & Finance

Les bourses européennes se stabilisent (+0,36% pour l’Eurostoxx50) après les ventes de la veille, mais attention : c’est aujourd’hui le jour des quatre sorcières. En effet, le troisième vendredi des mois de mars, juin, septembre et décembre, de nombreux contrats dérivés des principaux indices boursiers mondiaux expirent en même temps, notamment les futures sur indices, les options sur indices boursiers, les options sur actions et les futures sur actions, ce qui fait que les sorcières sont au nombre de quatre. Cependant, le nom est resté inchangé : “triple witching day”.

Volatilité en vue dans le sillage de la liquidation post-BCE

Volatilité en vue, donc, au lendemain du relèvement des taux d’intérêt de la BCE de 50 points de base, comme le marché s’y attendait, portant le coût des opérations principales de refinancement à 2,5 %, des prêts marginaux à 2,75 % et des dépôts à la banque centrale à 2 %. Toutefois, dans son discours, la présidente Christine Lagarde a réaffirmé que l’inflation est encore trop élevée et qu’elle devrait rester au-dessus de l’objectif pendant une période prolongée. C’est pourquoi de nouvelles hausses de 50 points de base sont nécessaires pendant un certain temps pour que l’inflation revienne autour de l’objectif de 2 %.

En outre, à partir de début mars 2023, le portefeuille du programme d’achat d’actifs (PAA) sera réduit à un rythme mesuré et prévisible, car l’Eurosystème ne réinvestira que partiellement le principal remboursé sur les titres arrivant à échéance. Le rythme de cette réduction sera de 15 milliards d’euros par mois en moyenne jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2023 et sera ensuite déterminé au fil du temps. “Nous pensons que pour rapprocher rapidement l’inflation de l’objectif de 2 % et lui donner ainsi moins de chances de s’infiltrer dans toutes les grandes dynamiques économiques, il aurait été préférable de donner un signal plus fort en relevant les taux de 75 points de base supplémentaires. Ou de commencer avant mars 2023 la réduction du bilan et/ou pour des montants plus élevés”, a souligné Antonio Tognoli d’Integrae Sim.

Lagarde : une récession relativement courte et peu profonde

Le rythme des hausses de taux et des réductions de bilan étant plus ou moins fixé, la BCE a dû revoir sensiblement à la hausse ses prévisions d’inflation, qui sont désormais de 8,4 % pour 2022, 6,3 % pour 2023, 3,4 % pour 2024 et 2,3 % pour 2025. Pour la première fois, Mme Lagarde a également fait allusion à “une récession relativement courte et peu profonde” entre le quatrième trimestre de 2022 et le premier trimestre de 2023. Les nouvelles estimations indiquent une croissance du PIB de 3,4 % en 2022, de 0,5 % en 2023, de 1,9 % en 2024 et de 1,8 % en 2025.

“Avec la récession en cours ou attendue dans une grande partie du monde développé, les actions seront mises à l’épreuve, mais nous pensons qu’elles peuvent encore offrir de nombreuses opportunités aux investisseurs. La corrélation exceptionnellement étroite entre les actions et les obligations, dont le rendement a été négatif en 2022, devrait s’atténuer, ce qui signifie que les investisseurs multi-actifs seront en mesure de se remettre de ce qui a été une année particulièrement difficile”, a prédit M. Tognoli.

Le rendement de la Btp reste supérieur à 4 %.

Le rendement du Btp à 10 ans reste élevé, à 4,151 %. Le taux de change euro-dollar s’échange à 1,0659 (+0,35%), restant à son plus haut niveau depuis mai, et le bitcoin cède 1,74% à 17 406 dollars. Parmi les matières premières, les ventes ont prévalu : Wti -0,26% à 75,91 $ le baril et Brent -0,26% à 81 $ le baril. L’or à 1 792 $ l’once (+0,26%).

L’indice PMI de la zone euro sous les projecteurs

Sur le front macroéconomique, à 10h00, la balance commerciale totale de l’Italie en octobre (précédente : -6,5 milliards d’euros) et la balance commerciale de l’UE en octobre (précédente : -1 milliard d’euros). Dans le même temps, l’indice composite Pmi préliminaire de décembre de la zone euro (précédent : 47,8 points ; consensus : 47,8 points), l’indice manufacturier préliminaire de décembre (précédent : 47,1 points ; consensus : 47,1 points) et l’indice des services préliminaire de décembre (précédent : 48,5 points ; consensus : 48,5 points). À 11h00, le taux d’inflation définitif de l’Italie pour novembre (préliminaire : +0,5% en glissement mensuel, +11,8% en glissement annuel ; consensus : +0,6% en glissement mensuel, +11,9% en glissement annuel) et le taux d’inflation définitif de la zone euro pour novembre (préliminaire : -0,1% en glissement mensuel, +10% en glissement annuel ; consensus : -0,1% en glissement mensuel, +10% en glissement annuel). Puis clôture avec les données macroéconomiques américaines : à 15h45, l’indice Pmi manufacturier préliminaire de décembre (précédent : 47,7 points ; prévision : 48 points) et l’indice Pmi des services préliminaire de décembre (précédent : 46,2 points ; prévision : 46,5 points).

À Milan, l’accent est mis sur Tim, les banques et la Juventus.

Sur la liste Milan attention à Tim parce que le gouvernement italien veut faire passer la filiale Sparkle, active dans le secteur des câbles sous-marins, sous contrôle public, selon certaines sources citées par Reuters. Ensuite, les banques devraient être surveillées après que la BCE a fixé l’exigence minimale de capital total pour 2023 à 9,2 % pour Cet1, en légère hausse par rapport à l’objectif précédent, pour Intesa Sanpaolo à 8,8 % et pour Banco Bpm à 8,70 %. Enfin, surveillez le rallye de l’action Juventus le 15 décembre dans le sillage des rumeurs sur l’éventuel retrait de la cote de l’action par la société mère Exor avec l’offre publique d’achat qui en découle. ()