Des bénéfices de base et un coût du risque meilleurs que prévu propulsent Bper en tête du marché boursier depuis début juillet

Economie & Finance

Le cours de l’action de Bper Banca s’est envolé à la Bourse de Milan (+8,97% à 1,5615 € avec un plus haut intrajournalier de 1,5885 €, le plus haut depuis début juillet) à la suite des résultats du deuxième trimestre, nets de la reconnaissance du badwill, qui ont dépassé les attentes des analystes grâce aux revenus nets d’intérêts (+9% en glissement trimestriel), aux commissions (+3%) et à un coût du risque d’environ 46 pb. Les résultats d’exploitation de la banque ne comprennent pas les effets de l’intégration de Carige, car Bper n’a inclus dans ses comptes trimestriels que le badwill (1,19 milliard d’euros) résultant de l’acquisition de l’institution Genovese, ce qui a fait bondir le bénéfice net de la période à 1,39 milliard d’euros.

Plus d’une bonne surprise dans les comptes du deuxième trimestre 2022

Il faut comprendre les éventuels one-offs du second semestre 2022 en plus du badwill enregistré au premier semestre et le timing final de la fusion avec Banca Carige. Equita Sim parle d’une surprise positive tant au niveau des revenus nets d’intérêts que des commissions. En particulier, explique Sim, les revenus nets d’intérêts, +9% en glissement trimestriel, ont bénéficié de l’augmentation des volumes de prêts (+2,5% en glissement trimestriel), d’une amélioration du spread commercial (+8bps) et d’une contribution plus importante du portefeuille de titres. Alors que les commissions, à 463 millions d’EUR (+3 % par rapport au trimestre précédent), témoignent d’une solide tendance à la hausse des commissions bancaires. On note également une bonne surprise au niveau des provisions pour pertes sur prêts, à -104 millions contre -127 millions attendus, avec un coût du risque en baisse de plus de 10 points de base et un taux de défaut de 0,8 %. Le ratio de capital Cet1 a diminué de 81 points de base par rapport au trimestre précédent pour atteindre 12,8 % en raison de l’impact de l’acquisition de Carige, mais il est de 13,4 % pro-forma après DTA.

Les analystes ont fait l’éloge des revenus de base, du coût du risque et de l’élimination des NPL.

En dehors des comptes, Bper est entré en négociations exclusives avec Gardant pour un partenariat stratégique sur la gestion des NPL. L’accord prévoit la cession de 2,5 milliards de Npl (dont 1 milliard d’Utp). En outre, la banque enregistre actuellement une bonne demande de crédit et est très active sur le plan commercial. Tout cela lui a permis de confirmer les prévisions : marge d’intérêt à 440-450 millions d’euros par trimestre, commissions à 490-500 millions d’euros, coûts – 640 millions d’euros. Bper n’a pas fourni de mise à jour sur le ratio de distribution, mais a indiqué qu’il sera plus élevé que par le passé.

Equita Sim relève ses estimations, mais ne relève pas son prix cible à 2,3 € (cote “hold”)

Après la publication des résultats, Equita a révisé ses estimations de bénéfice net ajusté pour 2022 : +36% à environ 470 millions d’euros pour tenir compte de la hausse des revenus et de la baisse des provisions pour pertes sur prêts, et des estimations pour 2023-2024 de +8%/+2% pour des revenus d’intérêts nets plus élevés. Malgré l’amélioration des estimations, Sim a confirmé le prix cible à EUR 2,3 sur le titre Bper “en raison de l’incertitude accrue sur le scénario macro et de la révision des hypothèses de taux. Même si le titre se négocie sur des valorisations compressées : multiple cours/capital inférieur à 0,25, “nous réitérons notre note d’attente compte tenu des complexités auxquelles Bper devra faire face dans les années à venir, notamment en ce qui concerne l’intégration de Carige et les initiatives du plan d’affaires, dans un environnement économique plus difficile”.

Citi n’exclut pas une amélioration des estimations du consensus.

À l’inverse, Citi a confirmé sa note d’achat et son objectif de prix à 2,35 euros, appréciant les solides revenus de base, qui ont compensé la hausse des coûts et le Cet1 plus faible que prévu. Confirmation des chiffres et des orientations à la suite desquels Citi n’exclut pas une amélioration des estimations du consensus : ” elles pourraient augmenter en fonction des taux et d’autres dynamiques, la direction de Bper a confirmé l’impact positif d’environ +15% sur les revenus nets d’intérêts d’une hausse de 100 points de base de la courbe des taux. Ainsi, nous constatons une augmentation des estimations de bénéfices du consensus, ce qui aura un impact positif sur les bénéfices, et aussi le consensus n’a pas encore pleinement intégré les avantages de l’acquisition de Carige. Citi a également apprécié le taux de défaut, qui est resté faible à 0,8 % au premier semestre, et le coût du risque meilleur que prévu à 46 points de base au deuxième trimestre (50 points de base au premier semestre), avant l’impact de la cession des créances douteuses. Bper a une prévision d’environ 50 points de base pour 2022. ()