Credit Suisse : Lim Zi-Kuan, responsable des fusions et acquisitions pour l’Asie du Sud-Est, a démissionné. L’assemblée des actionnaires promet d’être animée

Economie & Finance

Un gros bonnet du Credit Suisse s’en va. Le responsable des fusions et acquisitions pour l’Asie du Sud-Est, Lim Zi-Kuan, a démissionné, selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg, ce qui accroît l’incertitude dans un domaine où la banque est l’un des principaux conseillers de M&A en matière d’opérations.

Lim Zi-Kuan, un vétéran du Crédit Suisse

Lim Zi-Kuan a travaillé pendant plus de 20 ans pour le géant suisse en difficulté, en tant que directeur général et responsable de M&A (Southeast Asia &amp ; Frontier Markets), selon son profil LinkedIn. Un porte-parole du Crédit Suisse a refusé de commenter l’indiscrétion de Bloomberg. Son départ intervient alors que le Credit Suisse peine à retenir ses “talents après le sauvetage d’urgence par Ubs. D’autre part, l’accord signé le mois dernier pourrait réduire les effectifs de 30 % (jusqu’à 36 000 emplois menacés), a rapporté dimanche le journal suisse SonntagsZeitung, citant un cadre anonyme du groupe dirigé par l’administrateur délégué Sergio Ermotti. Les banquiers du Credit Suisse se sont donc empressés d’appeler les chasseurs de têtes et les entreprises concurrentes pour s’enquérir des possibilités d’emploi.

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pour les cabinets d’avocats et les procureurs. Après l’annulation de l’AT1 du groupe zurichois pour un montant de 16 milliards de francs suisses, les détenteurs d’obligations sont déterminés à poursuivre les autorités suisses en justice. Le cabinet d’avocats californien Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan agira au nom d’un grand nombre d’investisseurs (principalement des gestionnaires d’actifs et des fonds spéculatifs), écrit MF-Milano Finanza. Les promoteurs de l’action en justice détiennent un “pourcentage significatif de la valeur notionnelle totale des AT1”, a expliqué le cabinet le 3 avril, et dans de nombreux cas “ont investi dans les obligations bien avant la fusion entre le Crédit Suisse et Uba”. La décision de la Finma et de la Banque nationale suisse d’annuler une partie de la dette subordonnée sans affecter les fonds propres de la banque serait principalement dans le collimateur.inversant ainsi la hiérarchie des dettes en l’absence de liquidation. Un autre front a été ouvert par le Ministère public de la Confédération, qui a lancé une enquête sur le renflouement.

L’assemblée générale promet d’être houleuse

La colère des actionnaires se fera sentir aujourd’hui, 4 avril, lors de l’assemblée générale, la dernière après le rachat précipité, financé par les autorités suisses, d’Ubs. Une fin ignominieuse pour la banque fondée par Alfred Escher, magnat suisse affectueusement surnommé “le roi Alfred Ier”, qui a contribué à la construction des chemins de fer du pays, puis par le Crédit Suisse. C’est la première fois que le président, Axel Lehmann, et le directeur général, Ulrich Koerner, s’adressent publiquement aux actionnaires depuis l’annonce de la fusion. Le Credit Suisse a tenté de tirer un trait sur son passé et de se restructurer, avant que le choc provoqué par l’effondrement de la Silicon Valley Bank aux États-Unis ne l’entraîne dans une spirale infernale. Après une ruée sur les dépôts, le gouvernement suisse s’est tourné vers Ubs, qui a accepté de racheter le Credit Suisse pour seulement 3 milliards de francs suisses. Le fonds souverain norvégien a déjà déclaré qu’il voterait contre la réélection de Lehmann. et de six autres administrateurs, en signe de protestation. Le consultant américain, Institutional Shareholder Services (ISS), avait déjà réprimandé la direction de la banque pour “manque de surveillance et mauvaise gestion”. La réunion promet d’être très animée. ()