Saipem, pas de dommages au navire Castorone en Australie. Les travaux de réparation sont en cours et le cours de l’action rebondit en bourse.

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Commentaire de A. Cartisano de Giotto Cellino sur l’effondrement boursier de Saipem après l’accident en Australie


Saipem rassure sur l’accident en Australie. Le groupe dirigé par Alessandro Puliti a confirmé que le navire de pose de conduites Castorone opérant au large de l’Australie occidentale n’a subi aucune avarie. Dans une déclaration, il a souligné qu'”une blessure localisée sur un pipeline pendant la pose est un événement qui peut se produire”.

La cause de l’accident

Saipem a donc fait savoir qu’elle avait mis en place des procédures et des ressources approuvées pour l’intervention et les réparations. Les premières évaluations ont montré que la cause de l’incident pourrait être une anomalie logicielle qui fait l’objet d’une enquête. Des plans sont également en cours pour des travaux de réparation sur la ligne principale, la sécurité étant une priorité. Le contrat a été attribué en novembre 2022 et concerne le projet gazier de Scarborough.

Plus précisément, les travaux attribués à Saipem concernent l’installation et le revêtement de la canalisation principale de 430 km qui reliera le champ gazier de Scarborough à l’installation terrestre correspondante. La plupart des travaux en mer sont effectués par le navire de pose Castorone dans le cadre d’un contrat de 550 à 600 millions d’euros. Equita Sim a supposé que le contrat pourrait avoir une marge d’ebitda de 10 à 12 %. Il n’est pas encore possible de calculer l’impact économique de l’accident, mais Sim estime que “les coûts de réparation, en plus des éventuels retards/pénalités/dédommagements pour perte de revenus, pourraient également dépasser de loin la marge du projet dans le pire des cas”. Par ailleurs, le navire Castorone devrait être déployé à partir de l’été 2024 sur le projet Sakarya en mer Noire pour le compte de Turkish Petroleum.

Le groupe australien Woodside, opérateur de ce projet sur lequel travaille Saipem, a toutefois confirmé son soutien au groupe italien pour la poursuite de l’activité. Bien qu’il y ait peu de visibilité “sur l’impact financier de l’accident et sur le temps qu’il faudra à Saipem pour réparer le pipeline et achever le projet”, Banca Akros a confirmé sa note d’achat et son objectif de cours à 1,90 € sur l’action.

Deux raisons pour la chute du cours de l’action Saipem en bourse

L’action Saipem a ainsi repris 2,98% à 1,364 € sur Piazza Affari après avoir perdu hier, 30 janvier, 12,72% à 1,3245 € suite aux dégâts causés par l’accident d’un de ses navires poseurs de pipelines en Australie et à la décision de Saudi Aramco d’abandonner ses projets d’expansion de la capacité pétrolière. L’entreprise publique saoudienne a en effet annoncé avoir reçu une directive du ministère de l’énergie lui demandant de maintenir sa capacité maximale à 12 millions de barils par jour et de ne pas continuer à augmenter sa production jusqu’à 13 millions de barils par jour. Aramco n’a pas révélé la raison de la décision du ministère, se contentant d’indiquer qu’elle mettra à jour ses prévisions de dépenses d’investissement lors de la publication des résultats de l’année 2023 en mars. Cette annonce surprise a eu un effet négatif sur l’ensemble du secteur des services pétroliers, en particulier sur les foreurs, car il s’agit du premier signe d’un ralentissement des projets pétroliers et gaziers dans la région, projets qui représentent la plus grande part des dépenses d’investissement dans les services pétroliers au niveau mondial.

L’Arabie Saoudite interrompt l’augmentation de sa production de pétrole. Saipem est la plus exposée

Cette décision, souligne Kate O’ Sullivan, analyste chez Citi, affecte les acteurs européens des services pétroliers. “Parmi les valeurs que nous couvrons, Saipem est la plus exposée avec environ 14% du carnet de commandes, soit 4,5 milliards d’euros, répartis entre le forage offshore, 1,1 milliard d’euros, l’E&C offshore, 1,4 milliard d’euros et l’E&C onshore, 2 milliards d’euros. La plupart des contrats onshore et offshore (11 % du carnet de commandes) concernent Marjan, Berri et Jafurah, qui devraient se poursuivre malgré l’annonce d’aujourd’hui. La majeure partie de la flotte de forage en mer peu profonde de Saipem a des contrats avec l’Arabie saoudite qui expireront entre 2026 et 2033. Nous nous attendons donc à ce que les plans de forage soient révisés à l’avenir.

Saipem voit 37 à 20 milliards d’opportunités à court terme au Moyen-Orient, contre environ 42 % du carnet de commandes actuel dans la région. Les autres pays clés pour les activités de la société au Moyen-Orient sont les Émirats arabes unis, le Koweït et le Qatar. “Nous prévoyons que la part saoudienne atteindra 14 % des opportunités E&C, soit environ 7 milliards d’euros, et nous nous attendons à une révision à la baisse de ce chiffre”, a indiqué Kate O’Sullivan. Equita prévient que les projets dans le pays qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision d’investissement finale, tels que l’expansion de 10 milliards de dollars de Safaniya pour une production de 0,7 mbg, “pourraient être reportés”. Ce facteur, souligne le SIM, affecte le plus le pipeline de projets de Saipem : 19,5 milliards de dollars au Moyen-Orient sur un pipeline global de 52 milliards de dollars, alors qu’il devrait avoir moins d’implications pour le carnet de commandes. Nous confirmons notre note “hold” avec un objectif de prix de 1,75 € sur Saipem”, conclut Equita.

En fait, Saipem ne s’attend pas à ce que la décision de Saudi Aramco ait un impact sur l’exécution du carnet de commandes. En amont des résultats du groupe qui seront publiés le 28 février prochain, indique un analyste qui préfère garder l’anonymat, “nous maintenons nos projections inchangées pour le quatrième trimestre 2023 avec un chiffre d’affaires attendu à 3,059 milliards d’euros, +4% en glissement annuel et +1% en glissement trimestriel, un ebitda à 237 millions d’euros, +58% en glissement annuel et +3% en glissement trimestriel, et un résultat net à 26 millions d’euros contre -39 millions au quatrième trimestre 2022 et +39 millions au troisième trimestre 2023.” ()