Asie, la PBoC réduit ses taux, mais pas suffisamment. Les marchés boursiers chinois sont faibles

Economie & Finance

Les marchés boursiers chinois ont été faibles après que la Banque Populaire de Chine (PBoC) ait réduit le taux de référence à un an dans une tentative de stimuler la demande de crédit, mais a surpris les marchés en gardant le taux à cinq ans inchangé, alors que les attentes de taux plus élevés aux Etats-Unis ont maintenu le sentiment déprimé. L’attention se tourne maintenant vers le symposium de Jackson Hole prévu cette semaine, en particulier après que les récentes données macroéconomiques aient montré une augmentation de l’inflation aux États-Unis. Les contrats à terme de Wall Street ont peu évolué (-0,05 % pour le Dow Jones et -0,07 % pour le S&P500).

La PBoC réduit ses taux, mais pas suffisamment

Ainsi, les indices chinois Shanghai Shenzhen CSI 300 et Shanghai Composite ont connu une hausse modeste de 0,28 % et une baisse de 0,01 % respectivement, tandis que l’indice Hang Seng de Hong Kong a chuté de 1,05 %. Le taux de prêt de référence à un an (LPR) a été abaissé de 10 points de base à 3,45% contre 3,55% précédemment, tandis que le LPR à cinq ans, celui qui est utilisé pour déterminer le coût des prêts hypothécaires, a été laissé à 4,20%. Dans un sondage Reuters réalisé auprès de 35 observateurs du marché, tous les participants avaient prédit des baisses pour les deux taux. La baisse de 10 points de base du taux à un an est inférieure à la baisse de 15 points de base à laquelle s’attendaient la plupart des personnes interrogées. “La Chine a probablement limité l’ampleur et la portée des réductions de taux parce qu’elle s’inquiète des pressions à la baisse sur le yuan”, a déclaré Masayuki Kichikawa, stratège macroéconomique en chef chez Sumitomo Mitsui DS Asset Management. Les autorités chinoises s’inquiètent de la stabilité du marché des devises. Le yuan terrestre, qui a chuté à 7,3078 pour un dollar par rapport à sa clôture précédente de 7,2855, a perdu près de 6 % par rapport au dollar cette année, ce qui en fait l’une des monnaies les moins performantes d’Asie.

Risques croissants pour le yuan

Pour les économistes, la pression à la baisse exercée sur le yuan signifie que Pékin dispose d’une marge de manœuvre limitée pour un assouplissement monétaire plus important, car un nouvel élargissement des écarts de rendement entre la Chine et les autres grandes économies pourrait déclencher une dévaluation du yuan et une fuite des capitaux. La banque centrale chinoise s’est également engagée à maintenir des liquidités abondantes et sa politique “stricte et vigoureuse” pour soutenir la reprise économique. Toutefois, cette décision indique que la plus grande économie d’Asie a une capacité limitée à assouplir davantage sa politique monétaire, ce qui n’est pas bon pour le pays qui lutte contre le ralentissement de la reprise post-Covid en raison de l’aggravation de la crise immobilière (la semaine dernière, Evergrande China, le géant de l’immobilier confronté à une montagne de dettes depuis des années, s’est placé sous la protection du chapitre 15 de la loi sur les faillites à New York), de la faiblesse des dépenses de consommation et de la diminution des prêts. Toutefois, les pertes subies par les marchés boursiers chinois ont été en partie contenues par la proposition de la Securities and Exchange Commission de prendre de nouvelles mesures pour stabiliser le marché boursier. Le promoteur immobilier Country Garden Holdings a augmenté de près de 3 %, bien que ses actions soient restées proches des niveaux les plus bas atteints la semaine dernière.

Nikkei +0,54% grâce aux valeurs énergétiques

Les pertes en Chine se sont également répercutées sur l’indice australien ASX 200, en baisse de 0,1%. A l’inverse, l’indice japonais Nikkei a progressé de 0,54% à 31 619 points, stimulé par les gains des valeurs énergétiques : Inpex s’est apprécié de 2% et Eneos Holdings de 1,2%. En revanche, les valeurs bancaires ont été mises sous pression par la baisse du rendement du Trésor américain à 10 ans. La Japan Post Bank a chuté de 0,9 % et Sumitomo Mitsui Trust Holdings de 0,6 %. Le Kospi sud-coréen a également gagné 0,37 %.

(reproduction restreinte)