Gaz, prix supérieurs à 160 euros Le voyage de la turbine vers Nord Stream 1 est un mystère

Economie & Finance

Les pressions politiques poussent à nouveau les prix à terme du gaz. Après les valeurs record atteintes en juin, la semaine dernière, les prix des matières premières à Ttf étaient revenus à des valeurs plus basses, soutenus par les déclarations du Kremlin sur la réouverture de Nord Stream 1. Cependant, le calme a été de courte durée et certains dirigeants européens craignent désormais de nouvelles interruptions des flux à l’approche de l’hiver. Pour compliquer la situation, des rumeurs de Reuters indiquent que la turbine responsable de la suspension du fonctionnement de l’oléoduc est toujours bloquée en Allemagne, où elle n’aurait dû transiter qu’après avoir été réparée au Canada. En réponse, le gaz naturel européen a approché les 170 euros par mégawattheure, avec une hausse de 6,5 % pour atteindre 169,98 euros. À la mi-session, les contrats à terme étaient en hausse de 5,5 % à 164 euros.

Où se trouve la turbine ?

Selon l’agence britannique, la Russie ne permettrait pas à la turbine de franchir la frontière allemande et de retourner à l’usine Nord Stream 1, près de Saint-Pétersbourg, d’où elle avait entamé son long voyage. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a rapidement démenti le rapport cité par Reuters, le qualifiant d'”absurde”. “Les allégations n’ont aucun fondement, quelle que soit la source, elle est fausse”, a ajouté M. Peskov. Alors, où est la turbine ?

Un retour difficile

En juin, la Russie avait réduit le débit de Nord Stream 1 à 40 % de sa capacité, invoquant le retard pris dans le retour de la turbine après une maintenance de routine au Canada. Les sanctions imposées par l’Occident ont encore compliqué le retour de la turbine à la station de compression russe de Portovaya, le Canada ayant dû délivrer une dérogation spéciale pour permettre sa livraison en Allemagne. Pour Gazprom, le séjour plus long que prévu outre-mer aurait entraîné une réduction des flux de gaz vers l’Europe.

Pour l’Allemagne, il s’agit d’un jeu politique

Cependant, avec de nouvelles données en main depuis le vendredi 22 juillet, l’Allemagne rejette l’argument de la Russie selon lequel la turbine est la cause de la réduction des fournitures à l’Europe, affirmant que cette partie ne devait initialement être utilisée qu’à partir de septembre. Pourtant, selon Reuters, l’Allemagne est désormais convaincue que l’interruption des flux de gaz est utilisée comme une arme politique et ne répond pas à un réel besoin technique. Le président, Vladimir Poutine, a répondu que la Russie devait attendre certains documents de la société chargée de la maintenance, Siemens Energy, et qu’il ne pouvait pas connaître l’état des pièces avant de les voir. M. Poutine a ajouté que Gazprom lui enverra davantage de turbines Nord Stream 1 à l’avenir. ()