BCE, de Guindos : personne ne veut provoquer une récession inutile. Des prix du pétrole élevés ? Cela complique le tableau.

Economie & Finance

Les projecteurs sont braqués sur les prix du pétrole et l’influence qu’ils pourraient avoir sur les attentes en matière d’inflation. C’est aussi la raison pour laquelle il est prématuré de parler d’une baisse des taux d’intérêt. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré le vice-président de la Banque centrale européenneLuis de Guindos, s’adressant à la Financial Times.

Les prix du pétrole compliquent la situation

La hausse des prix du pétrole et du gaz “rend notre tâche plus difficile”, a-t-il déclaré de GuindosJe ne dirais pas qu’il s’agit d’un tournant majeur. Mais je crains que la hausse des prix du pétrole n’ait un impact négatif sur les attentes des ménages et des entreprises en matière d’inflation”.

“Nous avons réduit l’inflation de plus de 10 % à 4,3 %. Cependant, je pense que la dernière ligne droite sera plus difficile. Nous nous dirigeons vers les 2 %. C’est clair. Mais nous devons surveiller cela de très près, car la dernière ligne droite ne sera pas facile”, a ajouté le vice-président.

Baisse des taux ? Une discussion prématurée

Dans ce scénario, selon M. de Guindos, il est prématuré de commencer à parler de baisses de taux dès maintenant. “Nous n’en sommes pas encore là”, explique le membre du conseil d’administration, qui souligne qu’il est nécessaire de voir “tout d’abord des progrès très réguliers vers notre définition de la stabilité des prix, c’est-à-dire vers une inflation de 2 % avec des projections qui indiquent qu’elle restera à ce niveau de manière durable”.

“Permettez-moi de souligner une question qui est parfois un peu négligée, a poursuivi M. de Guindos, mais qui constitue un sujet de discussion très important : la transmission de la politique monétaire. Le vice-président de la BCE a expliqué que la transmission de la politique monétaire comporte deux aspects différents. “Le premier va de nos décisions de politique monétaire aux marchés financiers et aux banques. Dans cette première phase, la transmission est presque complète. Vous pouvez le constater. Dans le canal bancaire, les conditions de financement se sont resserrées à la suite de nos décisions. Et il y a eu une baisse significative de la demande de crédit”.

Alors que “la deuxième phase est celle où l’impact du resserrement des conditions de financement se transmet à l’économie réelle. Et là, l’incertitude est beaucoup plus grande. Nous avons constaté un ralentissement de l’activité économique. Mais il y a d’autres facteurs sous-jacents, par exemple l’impact de l’inflation sur le revenu disponible des ménages et la performance des exportations, qui est liée au ralentissement de l’économie mondiale. Le point clé qui déterminera nos décisions futures est l’intensité de la transmission de notre politique monétaire à l’économie réelle et, indirectement, à l’inflation. C’est pourquoi nous pensons que le niveau actuel des taux d’intérêt, s’il est maintenu dans le temps, se traduira par une réduction de l’inflation qui se rapprochera de notre définition de la “stabilité des prix”.

Le dilemme entre récession et inflation

M. De Guindos a assuré que la BCE ne voulait “absolument pas créer une récession”. récession inutilement douloureuse. Nous devons ramener l’inflation à notre définition de la stabilité des prix, tout en essayant de réduire à un minimum la douleur qu’elle pourrait créer en termes de ralentissement économique. Il s’agit, en fin de compte, d’un équilibre très délicat”, a-t-il conclu, expliquant que si la transmission est incomplète, nous devrons faire preuve d’un peu plus de patience. “Si la transmission est beaucoup plus proche de l’achèvement, alors nous devrions envisager les prochaines étapes pour garantir que l’inflation converge vers notre objectif”. (reproduction restreinte)